C'est au travers du regard de l'Anglais, 23 ans et 3e assistant réalisateur à l'époque interprété par Eddie Redmayne que l'on découvre Norma Jean Baker et non pas Marilyn Monroe. Aussi fin que plaisant pour les yeux, ses tâches de rousseurs et ses grands yeux en font la "victime" parfaite de la plus glamour des stars. A travers lui, on découvre une Marilyn loin du strass et des paillettes. Tourmentée et bien plus complexe qu'un simple "poupoupidou". Mais attention, ceux qui pensent trouver ici la clé du mystère Monroe, passez votre chemin. A la fois centrale dans l'histoire et secondaire, le personnage à l'écran est tel qu'il fut de son vivant, mystérieux et insaisissable.

Subjugué devant la femme la plus connue de la planète à la manière d'un enfant, innocent presque, il nous permet de nous immiscer dans l'intimité de la star qui voit rapidement en lui un confident. Naïf, il observe les comportements déroutants et borderline d'une Marilyn perdue sur le plateau de tournage comme dans cette Angleterre qu'elle ne connait pas. Une image fragile loin de celle glamour et provocante qu'elle veut bien présenter au reste du monde.

Michelle Williams ici aussi est en quête de crédibilité cherchant à faire oublier l'époque "Dawson" comme Marilyn cherche à faire oublier le côté pin up frivole avec son rôle dans "Le Prince et la Danseuse". Si certains regrettent le manque de ressemblance entre les deux femmes ou bien le manque de profondeur de l'interprétation du rôle, on ne peut s'empêcher de remercier l'actrice de ne pas être tomber dans le mimétisme, dans l'imitation, pire, dans la caricature. Alors d'accord, Michelle Williams n'est pas la copie conforme de Marilyn mais elle nous offre sa propre interprétation du rôle et nous fait vite oublier, aidée par une garde robe 50's, les petites différentes avec Norma Jean.

L'actrice offre une interprétation juste, subtile et tout en légèreté sans prétendre nous livrer tous les secrets de la pin up. Michelle Williams remporte ainsi son premier Golden Globe de la meilleure actrice comédie en 2012, une récompense qu'elle partage désormais avec Marilyn Monroe récompensée en 1960 pour "Certains l'aiment chaud" après avoir conquis l'Europe dans "Le Prince et la Danseuse"...

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Marie Bresson-Mignot