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Antiviral : rencontre avec Brandon Cronenberg, decouverte de Cannes 2012

"Antiviral" est un film sombre, étrange... et incroyablement puissant. Cette première réalisation de Brandon Cronenberg impose brillamment tout le talent du "fils de" âgé seulement de 27 ans. Mixe entre expérimentalisme, science-fiction et anticipation, "Antiviral" présenté dans la catégorie "Un Certain Regard" à Cannes est stupéfiant. Un film bouleversant avec en tête d'affiche le caméléon Caleb Landry Jones et l'hypnotique Sarah Gadon. Inaugural, ce long-métrage peut se targuer d'avoir une histoire inédite : celle d'une clinique qui propose des services plutôt originaux, revendre à prix d'or des maladies directement contractées par des stars. Jusqu'où ira le fanatisme dans une société malade, telle est la question que Cronenberg fils se pose... et c'est brillant.

Mais alors, qui est Brandon Cronenberg ? Fils du réalisateur David, il parvient vite à se débarrasser de son image de "fils de". Comment ? Déjà en assumant son titre et son nom. A Cannes en 2012 pour présenter son film, il n'a pas hésité à se présenter au côté de son père. Car après tout, son but est de se faire un prénom, pas un nom. Pari réussi pour Brandon qui s'impose avec virtuose pour son premier long-métrage... a glacer le sang. Rencontre.

Vous avez commencé avec un court-métrage, "Broken Tulips" qui peut être considéré comme une version plus courte d'"Antiviral". Comment avez vous fait le transition entre un court-métrage et un long-métrage ?

En fait quand j'étais en école de cinéma, j'ai commencé a écrire le scénario d'"Antiviral". Et j'ai décidé d'adapter une scène de ce futur film en un court-métrage. Puis un de mes amis de cette école est parti travailler dans une boite de production et il faisait une série de court-métrages... le mien a été sélectionné et c'est finalement comme ça que tout a commencé.

L'idée d'"Antiviral" est originale, c'est le moins que l'on puisse dire. Ce parallèle entre l'univers de la maladie et le fétichisme que des personnes ont pour les stars est inédit. Comment l'idée vous est-elle venue ?

Pendant mon école de cinéma je suis tombé très malade, j'avais beaucoup de fièvre et j'ai commencé à délirer, je suis devenu obsédé par le fait qu'il y ait un corps étranger dans mon propre corps. J'ai commencé à penser à cette idée, à ce concept très intime. Je me suis mis à imaginer un personnage qui serait fan d'une star et pour qui ce serait une façon de devenir intime avec elle en s'injectant des maladies qu'elle aurait pu avoir.

Et vous, avez-vous eu de véritables idoles plus jeunes ?

Quand j'étais teenager j'aimais vraiment beaucoup les Pink Floyd... Peut-être pas au point de dire que j'était fanatique.

... Donc pas au point de partager un mouchoir avec eux ?

(Rires) Si je les avais rencontrés... peut-être !

Comment avez-vous sélectionné le casting pour "Antiviral" ?

Pour Caleb Landry Jones j'avais vu des bandes démo, des essais qu'il avait fait. Il est vraiment fascinant à regarder, on était très excités à l'idée de l'avoir dans le film. En plus il a un physique très particuliers, très subtil. Du coup sa dégradation au court du film se sent d'autant plus. Pour Sarah Gadon, je l'ai découvert dans "A Dangerous Method" (ndlr : un film de son père) et j'avais été très impressionné par elle. Il fallait quelqu'un pour ce rôle en qui on puisse croire, se dire que c'était une star, une très grande star. Bien sûr c'était aussi important qu'elle soit une bonne actrice, pour que l'on puisse y croire dans ses moments de la vie privée.

Du coup c'était aussi un parti pris de ne pas prendre une grande star d'aujourd'hui comme une Angelina Jolie ?

C'est une question intéressante parce qu'on a beaucoup réfléchi au fait de savoir si on prenait quelqu'un qui était effectivement une très grande star, même si Sarah devient de plus en plus connue au Canada... Ou une personne plus modeste. Bon, je pense que le budget d'Angelina Jolie aurait coûté plus cher que tout l'ensemble du film, mais on s'est quand même beaucoup posé cette question.

On sent que l'univers de la maladie vous fascine tout particulièrement, pouvez-vous creuser un peu ce sujet-là ?

En fait il y a deux choses, la première c'est qu'on vit dans une culture un peu malade, donc la maladie est une métaphore de ce système là... Et puis la deuxième chose c'est que la maladie renforce le côté satirique du film. Les personnages ont le désir d'avoir des choses qui en temps ordinaire nous dégoûte (comme l'herpès), ce qui renforce la critique générale du film.

Être un "fils de" est-ce un frein pour commencer une carrière dans le cinéma ?

C'est vraiment à double tranchant parce que d'un côté porter son nom peut aider mais de l'autre côté les gens n'osent pas me parler clairement. On ne me dit pas "c'est bien" ou "c'est pas bien" d'une manière franche.

Vous avez justement présenté "Antiviral" à Cannes 2012 en même temps que votre père présentait "Cosmopolis".

Oui, c'était vraiment génial d'être là avec mon père, on s'entend vraiment bien, on est très proche. Donc être pour la première fois à Cannes avec lui c'était très agréable.

Quels sont vos futurs projets ?

J'ai commencé à réecrire il y a peu. Je pense que mon prochain film se situera dans le même genre d'univers qu'"Antiviral". A moitié de l'anticipation et de la science-fiction.

Le casting de vos rêves pour ce futur film serait lequel ?

Difficile à dire... J'aimerais vraiment retravailler avec Caleb, j'espère qu'il fera partie de ce projet. Sinon pour le reste du casting je pense que j'y réfléchirai mieux en fonction des rôles qui seront établis.

Quel est le premier film que vous avez vu de votre père ?

"Fast Company". (ndlr : sorti en 1979).

"Antiviral", au cinéma le 13 février.

Propos recueillis par Aurélia Baranes

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