
En octobre dernier, Cédric Charlier avait charmé le monde de la mode en présentant sa première collection pour Cacharel. Diplômé de l'école de La Cambre, ancien assistant d'Alber Elbaz chez Lanvin durant 6 ans, le styliste de 32 ans d'origine belge a repris les rênes de la création de la célèbre maison en mars 2009. A l'occasion de sa deuxième collection, il a ouvert les portes de son atelier à James Bort et a accepté de répondre aux questions de Puretrend.
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Vous disiez votre précédente collection inspirée de Sarah Moon, une collection douce et intense à la fois. Sur quoi avez vous construit l'histoire de la collection de l'hiver 2010?
J'ai commencé par les chaussures, parce que ma recherche se focalise sur l'attitude, l'allure, le mouvement. Cela m'aide à visualiser ma silhouette. Ensuite viennent tous les inputs, visuels et sonores. Cette saison, j'ai été particulièrement frappé par une tapisserie du XVIème siècle, qui m'a emmené vers les drapés imprimés. D'autre part, la musique qui tient une place vitale dans mon espace m'a nourri.
Pourriez-vous définir la femme Cacharel de l'hiver prochain ?
Pour moi, il n'y a pas une femme Cacharel, chaque femme peut l'être, il y a plutôt des moments Cacharel.
Dans votre atelier, on remarque ses drôles de silhouettes habillées de morceaux de tissus comme des poupées miniatures. Quel est votre rapport à la matière ?
Chaque saison est pour moi un nouveau toucher, une nouvelle sensation, apportée par le tissu. J'ai un rapport très particulier avec les matières, je les imagine puis les fait réaliser, et je les fais évoluer par des finissages différents.
Comment abordez-vous la construction du vêtement?
Le vêtement est une succession d'étapes et de sensations, tout d'abord le toucher, ensuite le geste du dessin, puis l'oeil pendant l'essayage pour affirmer les coupes et la construction.
Que racontent vos imprimés cette saison ?
Pour l'été, j'avais envie de gestes, de coups de pinceaux, et pour l'hiver de mouvements d'étoffes photographiées. Ce sont toujours des intuitions, très liées au mouvement.
Pour parler souvent de peinture à travers les motifs, avez-vous une relation particulière à l'art ?
Ce qui me touche le plus c'est les messages passés par toute forme d'art.
Si vous deviez vous qualifier, vous seriez un créateur plutôt fantasque ou plutôt concentré et organisé ?
Je suis plutôt un styliste concentré.
Enfin, sur la glace de votre atelier, on voit écrit : " Sans vous, nous ne serions rien ". " Un studio sans atelier, c'est comme un aveugle sans sa canne ". Quelle relation entretenez-vous avec votre atelier ?
Je pense avoir une relation soudée avec mon atelier, sans lequel je ne considérerais pas mon travail abouti. L'atelier est sans doute le meilleur oxygène du styliste.
Photos par James Bort
Propos recueillis par Marion Leflour