
Le futur sauvage de Rick Owens
Quelque part entre " Waterworld " et un lointain mythe de troglodytes, il y a l'homme Rick Owens, à la sophistication brute et sauvage. Comme téléportées dans un futur éloigné, les silhouettes du défilé Printemps-Été 2013 semblent tout droit sorties de leurs grottes comme les survivants d'une fin du monde qui auraient gardé quelques réminiscences de leurs civilisations perdues, encore accrochés par des chaînes devenues parures et accessoires de fortune.
On distingue ainsi les influences nippones et celles plus mondaines de la veste de costume comme revisitée avec les moyens du bord. Cela donne un modèle effet papier presque transparent. L'esprit récup' étant omniprésent, réinterprété par la subtilité des jeux de drapé, des superpositions, des imprimés géométriques et des matières brutes comme le cuir, la maille ou le bois.
Entre futurisme et archaïsme, les pistes se brouillent. Car si les vestes et blousons sont profilés comme des avions de chasse, les guêtres et les socques compensées rappellent davantage les silhouettes paysannes. Démarche guerrière et regard frondeur, l'homme Rick Owens de l'été prochain porte avec la même aisance jupes et tuniques, aussi bien que son créateur en somme.
Amélie Cosmao