Un sommet de l'Himalaya comme fond d'écran, reflétant sa silhouette rocheuse sur un catwalk luisant, le décor du défilé Homme de Louis Vuitton met en scène une inspiration dont l'hostilité n'est que figure. Son voyageur n'a aucun mal à traverser cette "montagne magique", et le fait avec une élégance outdoor certaine.

Au rythme d'une basse faisant trembler les bancs comme les prémices d'une avalanche, les silhouettes imaginées par Kim Jones, directeur studio et style de l'Homme Louis Vuitton, défilent avec assurance. Et dès la première apparition, une subtile évocation du léopard des neiges qui se distillera dans toute la collection.

Littérale et métaphorique, l'évocation de la chaîne de l'Himalaya et particulièrement du Royaume du Bhoutan, est à l'image du voyage du créateur, réel et imaginaire. L'inspiration se manifeste dans l'allure de montagnard chic, incarnation du luxe au grand air, comme plus directement.

Empruntant aux codes de l'alpinisme, doudounes et parka se ceinturent d'un mousqueton et d'une corde en cuir. Bonnets en cachemire et lunettes d'aventurier rondes complétant majoritairement les looks. Subtil également dans la technique, mais pas dans la référence, sac à dos avec plaids et gants sont les accessoires principaux. Des boutons en pierres venant du sommet de l'Everest finalisent même les manteaux.

Un souci du détail étendu au cuir auquel une attention particulière a été accordée. Le prêt-à-porter bénéficie de la même exigence que la maroquinerie. Entre tailoring classique et incontournables du vestiaire outdoor, l'iconique valise de Louis Vuitton aussi se mue et se porte au dos.

Dernière thématique, "Garden in Hell", dicte les passages en tenues de soirée. C'est ainsi que Diane Vreeland décrivait son appartement explique le créateur. Une idée transmise aux frères Chapman, chargés d'en imaginer un imprimé. Leur traduction habille soie et cachemire d'un motif entre floral français baroque et arts traditionnels himalayens avec un additif de bêtes surprenantes.

Une collection pleine de justesse, aucun doute, Louis Vuitton ne souffrira d'aucun maux d'altitude.

Marijke Zijlstra