
Le grand jeu Hermès
J'aime cette façon qu'on a chez Hermès de faire confiance à ses choix. Après une légère perte de vitesse de son D.A. pour le prêt-à-porter féminin, Christophe Lemaire, arrivé en 2011, et légèrement figé dans un vocabulaire asiatico-zen, la maison a su redonner un très léger coup de barre à l'Ouest. Assez voyagé maintenant ! Et surtout, tous les moyens pour rebooster la créativité de son designer. Une renaissance si évidente qu'elle méritait de défiler dans la bibliothèque tellement historique du lycée Henri IV.
Une collection, d'une précision mathématique, vue par beaucoup comme un coup de chapeau à Martin Margiela, compliment ultime vers celui qui sans conteste a donné le meilleur prêt-à-porter Hermès.
Quelques éléments rustiques-chic : capes burnous, châles sanglés, cardigans d'homme et caban portés avec des souliers de marcheuse à languette et à boucle, n'empêchaient en rien une féminité souveraine. Lignes allongées et pures, longueurs années 40 mi- mollet tellement parisiennes. Couleurs profondes dans la monochromie, à peine trois imprimés cinétiques ou carré Hermès.
L'understatement veut aussi que l'on cache le manteau de fourrure sous un manteau de drap comme pour une pelisse et qu'on ne laisse dépasser du vêtement pas plus d'un quart, voire un dixième de sac à main. L'épure c'est encore ce jumpsuit noir fluide, à peine marqué d'une poche passe poilée, un caban encre, totalement nu et cette soutane ceinturée très "Adeline Andréesque" laissant courir un long trait blanc sur toute sa longueur.
Paquita Paquin