Les pré-collections de l'été 2012
Resort 2012 : Chloe Sevigny for Opening Ceremony
p>C'est désinvolte la mode de Chloë Sevigny pour Opening Ceremony. L'histoire de la collection : une fille qui s'en fout un peu de ce qu'elle met, dans ses proportions, dans ses associations. Mais rien n'est si simple. Car si le podium parait presque désordonné, il y a une allure punk, pas loin des images de la fille de Diane Arbus dans les années 80, prises à New York. En outre, la it-girl New York Downtown a toujours apprécié une pointe de white trash, peut-être inspiré des films d'Harmony Korine, un bon copain. Il y a du jean mais c'est presque du faux ; il y a de la panthère, c'est presque de la vraie-fausse ! Il y a surtout une direction volontairement laissée à l'abandon pour que l'on puisse apprécier chaque silhouette indépendamment l'une de l'autre. Ces filles-là ? Elles pourraient aussi sortir de chez Godard, période Anna Karina - cette jupe rouge avec cette chemise jean - mais elles ne gardent de l'Europe que la fraîcheur des sixties. Les associations de couleurs et d'imprimés sont quand même plus new yorkaises. C'est presque une anti-mode que nous dévoile l'actrice Chloë Sevigny, une allure faite de presque rien et qui distribue une histoire de la coolerie de cette ville : un short panthère construit comme un boxer de boxeur, du bois de rose pour l'humeur de la journée, pantalon et top imprimés associés. Ici, la science du refus du grand méchant look est une obligation. Le grand défilé avec option feu d'artifice de la créativité n'est pas l'apanage de la créatrice. On préfère se prendre les pieds dans le réel. Ne pas s'y fier ! Car une simple petite robe blanche évoque le souvenir d'une petite fille étrange, presque issue des dessins hallucinants de Henry Darger.
F.P.
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