Une première collection de prêt-à-porter Dior où l'on attendait que se confirme l'impression délicieuse laissée par le premier défilé couture de Raf Simons pour la maison. Celle d'une modernité sans tapage.

Devant le Dôme des Invalides brillant de tous ses ors au soleil, on entrait dans les salons blancs et épurés d'une maison de couture du 21e siècle. Toujours des salons mais répondant cette fois à des codes couleurs au moyen des voiles d'organza voletant aux portes et aux fenêtres et non plus par les murs débordants de fleurs du défilé de haute couture.

Raf Simons reprend les volumes du tailleur Bar, "des lignes A et H et les transpose à volonté dans des vêtements d'aujourd'hui jusque dans ces tops de bal en satin duchesse au décolleté et aux hanches drapés qu'il nomme "robe Bar" raccourcie " et assortie d' un short en laine noire... De même les longues jupes ballon en satin duchesse irisé imprimés de grosses fleurs roses et jaunes du final porté sur un top de maille noire inventent une façon brillante et inédite de conjuguer apparat et légèreté !

L'héroïne du jour, c'est la "veste Bar" cette fameuse veste décollée aux hanches, transposée pour l'été 2013 en robe manteau ultra courte.

À travers chacun de ses modèles, Raf Simons explore le thème de la libération qui résonne avec l'histoire de la maison née en 1947, dans l'immédiate après guerre, "Dior a pris à bras le corps la féminité, la complexité et l'émotion dans un véritable élan de liberté en rupture avec le passé explique Raf Simons, l'idée même de restriction était tellement ancrée dans les mentalités que la première libération fut psychologique. C'est dans cette direction que j'ai voulu explorer", une libération qui se fait à partir des contraintes qu'il s'est lui même imposées en basant son travail sur une relecture fine des créations Christian Dior ; les smokings aiguisés qui ouvrent le défilé, portés avec un simple foulard de couleur franche, répondent à des robes bustier minimales s'il en est, en laine marine et satin duchesse noir. Pour dynamiser son impeccable tailoring Raf Simons le housse d'organza métallique aux couleurs violentes ou le souligne de brillance ; Il ose le fluo sous une robe perforée et joue à nouveau avec l'infiniment petit ce qui est tellement rare que cela mérite d'être noté : une robe bustier en mini-guipure jaune et rose rappelle de travail dans la délicatesse qu'il avait déjà initiée en haute couture.

Ce qui m'a frappée plus encore, dans la rue en arrivant et en repartant de cette présentation, c'est l'élégance ineffable des jeunes femmes qui portaient déjà des vêtement Dior par Raf Simons.

Paquita Paquin