Jean-Paul Gaultier, qui avait pris la direction artistique des collections féminines d'Hermès il y a six ans, tire sa révérence avec panache sur un défilé hommage au cavaliers argentins. On se souvient, de son choix de présenter en 2004, sa première collection pour Hermès dans les écuries de l'École Militaire au milieu des ballots de paille. C'est la forme d'esprit du couturier de tirer son inspiration de l'essence patrimoniale du monde d'Hermès, il réitère pour son dernier défilé avec l'aménagement, en décor de scène, d'un manège illuminé de lustres en cristal où danseront six chevaux dressés. La bande-son oscille entre tangos et rythmes de claquettes et de castagnettes , régulièrement hystérisés en surimpression par le cri suraigu de "la Passionatta".

Sombrero sur la tête, les filles défilent dans les tenues racées des cavaliers argentins ou dans l'interprétation qu'en fait Jean-Paul Gaultier pour Hermès. Pantalon bustier en cuir stretch qui nous rappelle les sloughis des années 80, torses sanglés de cuir, cravaches, bottes cavalières, ceintures en métal-étriers comme autant d'objets de fantasmes appartenant au vocabulaire Hermès. Le cuir s'assouplit au maximum s'affine jusqu'à autoriser des chemises drapées à la taille. Jean-Paul Gaultier joue avec les accessoires maison, appliquant des façades de sac Kelly sur un bustier, ou une ceinture banane. Il fait contraster le cuir et la maille sur d'impeccables cardigans ou concocte des bustiers drapés dans le carré "brides de Gala".

Chaque défilé Hermès présente une trouvaille de matière impressionnante et ceci est valable pour les collections homme, cette fois, ce sera cette veste entièrement transparente merveilleusement taillée dans ce qui pourrait être une mue de crocodile. Même coupe au laser pour des vestes en cuir très épais ou d'autres encore en galuchat fauve. Beige, bruns fauves , sont les couleurs à l'honneur que l'on retrouve avec le daim des riding-coats et des châles frangés, ou le cuir des robes tabliers.

Une dernière collection hommage à Hermès, qui se termine par l'apparition de l'inspiratrice de toujours, Farida, somptueuse en Zorro.

Paquita Paquin