"Lioness : Hidden Treasures", comme le souligne ce titre de l'album, cache surtout cette voix qui semblait sortie d'un ancien vinyle, loin du lissage technique et clinique du mp3. La voix d'une chanteuse de bar, pas si fâchée d'envoyer fort et beau au fond d'un pub, un samedi soir pluvieux. On oublie ici la boisson et les déboires de l'anti-star et on s'abandonne comme dans un vieux canapé club confortable à l'écoute de plages désormais immortelles : une dernière prise de son de 2011, un trésor de 2002, le tout chanté, presque pleuré par l'un des plus beaux timbres des années 2000. On voyage près des fantômes de Nina Simone à l'écoute de "Between the cheats", on recompose en toute liberté la reprise de "A girl from Ipanema" et on chaloupe entre reggae et ska sur "Our day will come 65", hommage aux oubliés Ruby & The Romantics. Puis à la fin, on verse un soupir, un peu, beaucoup, sur l'absence céleste d'une fille tatouée qui chantait avec l'intensité d'un dernier disque - d'un dernier 45 tours ? D'une nostalgie magnifique.

F.P

Amy Winehouse, "Lioness : Hidden Treasures" (AZ/ Universal), sortie le 5 décembre.