
L'étrange élégance de Yiqing Yin
Membre invité de la Haute Couture depuis qu'elle a gagné le deuxième prix de l'Andam en 2011, Yiqing Yin poursuit sa "réflexion autour du temps qui fait croître et décompose, des liens qui unissent et se rompent".
Inspirée par l'architecte et peintre russe Naum Gabo et ses volumes paraboliques, Yiqing Yin s'appuie surtout sur le fil pour construire sa collection Haute Couture. Aussi subtil qu'abondant, il est central au propos de la jeune créatrice.
Fins, les fils se font voiles, couvrant le visage, ou peuvent former un cordage dont le tressage devient le squelette d'une robe. Mais le foisonnement filaire intensifie surtout le sentiment étrange que dégagent les silhouettes fantomatiques. Les robes neutres structurées par des fils sanguins en étant la meilleure illustration.
Remarquée, sa technique "noué-dénoué" graphique, aussi efficace sur un combi-pantalon qu'une petite robe noire. Un style qui nous a rappelé l'élégance singulière des chauve-souris, dénudant sensuellement le corps féminin sans avoir besoin d'avoir recourt à des découpes acérées.
Un défilé organique ? Une collection conceptuelle ? On se demande ce qu'en a pensé Monsieur Kenzo Takada assis au premier rang.
Marijke Zijlstra