Jerôme Dreyfuss, c'est d'abord une marque de sacs dont les filles sont folles. Ils s'appellent "Edouard", "Nestor", "Martin", "Florent" ou encore l'incontournable "Billy" et s'affichent au bras des plus femmes d'entre nous, des plus pointues comme des plus babas, de celles qui veulent un sac pratique, conçu pour devenir leur meilleur allié de jour comme de nuit. Mais l'enseigne ne fait pas que de la belle maroquinerie (et des chaussures sublimes), elle fait aussi de l'art. Ou plutôt accompagne des artistes dans le cadre du renouvellement de ses vitrines, tous les deux mois. Une envie née d'une vraie passion comme nous l'explique Jérôme Dreyfuss dans ses locaux à deux pas de la place de la Bastille, à Paris.
à lire aussi
Après nous avoir emmenés sous le soleil californien pour la présentation de sa collection Printemps-Eté 2015, Jérôme Dreyfuss nous a parlé art. Et plus particulièrement des vitrines de sa boutique de la rue Jacob à Paris qu'il métamorphose tous les deux mois. Mi-janvier, celles-ci prenaient des airs de paysages désertiques, préhistoriques même avec des pierres colorées de toutes formes suspendues entre les nouvelles merveilles de sa collection été. Une oeuvre signée de l'artiste Caroline Rennequin, son amie de longue date, celle en qui le créateur fait confiance pour l'ensemble de ses vitrines dans le monde.
L'art, une passion plus forte que la mode
"Je trouve que c'est intéressant de s'adresser à ses clients en leur offrant cet univers-là aussi, ça leur explique ce qu'on aime, qui on est", précise Jérôme que l'on comprend davantage stimulé par la création artistique que par la mode finalement. Pour ses nouvelles vitrines, il s'est inspiré des sculptures de Brancusi, d'images d'architectures, des mobiles de Calder... C'est un monde en lévitation que l'on surprend dans ses ateliers où Caroline Rennequin et son accolyte Augustin créent la matière, façonnent des pierres aux couleurs vives : vert chamallow, rouge terre battue, jaune sable... des "cailloux" qu'ils font ensuite tenir sur d'immenses structures en métal. Le résultat est saisissant, on se croirait en pleine dépouille archéologique même si certains voient dans leur forme des chaussures ou des notes de musique. A chacun son interprétation.
Une vitrine colorée à l'image de sa nouvelle collection
"Il faut que ça sente le soleil, il faut que ça sente le chaud, il faut que ça sente le sable, le rocher que l'on peut trouver dans le désert en Californie". Jérôme n'oublie pas ses sacs qui accompagnent cette oeuvre qui appelle à la réflexion. Il insiste : il faut qu'il y ait adéquation avec sa nouvelle ligne très "hippie, baba, année 70, avec des patchworks de plein de couleurs". Pari réussi devant sa boutique de la rue Jacob. Le créateur réussit le tour de force de marier la mode à l'art, grande tendance actuelle, nous laissant rêveurs et songeurs devant une telle mise en scène. A découvrir en vidéo.
Retrouvez l'ensemble de la nouvelle collection sur le site de Jérôme Dreyfuss.
Propos recueuillis par Chloé de Trogoff