
L'été est là et avec lui, l'angoisse du "summer body", cette injonction sous-jacente faite aux femmes et propagée par la publicité et autres magazines. Heureusement ce discours oppressif n'est pas le bienvenu du côté des instagrameuses body positives. Une certaine Mary Jelkovsky a ainsi décidé de démonter cette pression estivale avec finesse et humour sur le réseau social.
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Ex coach personnelle devenue influenceuse prônant l'amour de soi auprès de ses 54 000 et quelques abonnés, Mary Jelkovsky (alias @maryscupofteaa) s'est attaquée au culte du "summer body" dans un de ses derniers posts sur Instagram. Face à de nombreuses femmes qui sont angoissées à la simple idée de se mettre en maillot de bain, l'instagrameuse body positive a décidé de répondre, avec fermeté et humour, aux révoltants idéaux de beauté inatteignables et plus particulièrement au "thigh gap" (soit l'écart entre les cuisses), détail physique fantasmé par de nombreuses femmes et jeunes femmes.
L'influenceuse pose ainsi dans un cliché coupé en deux et dévoile les étapes à suivre pour un "thigh gap" parfait. "1. Ecartez légèrement les jambes 2. Laissez tomber et aimez-vous telle que vous êtes", peut-on lire sur la photo. En légende, Mary Jelkovsky explique le pourquoi de ce coup de gueule, réalisé avec finesse : "À l'époque où j'étais coach personnelle et qu'une cliente venait s'entraîner avec moi, je leur demandais: 'Sur quelle(s) zone(s) souhaitez-vous travailler?' La réponse est devenue si prévisible et redondante que j'ai finalement arrêté de demander. Pouvez-vous deviner quelle était la réponse ? Et oui, c'était TOUJOURS le ventre ou les cuisses.".
De son expérience, Mary Jelkovsky raconte : "Les femmes de tous les milieux formulaient des remarques telles que 'zone à problème' et 'mon plus grand complexe' pour décrire leurs jambes ou leur abdomen (ou les deux). Je trouvais très triste qu'une mère de quatre enfants ait trop honte pour faire l'amour avec son mari ou qu'une collégienne ne veuille pas aller à une fête près de la piscine avant d'avoir perdu 5 kilos.".
Et l'instagrameuse body positive l'avoue, elle n'a pas toujours été tendre avec son corps. Elle poursuit : "Ce n'est pas comme si je n'avais pas fait pareil avec mon propre corps... J'ai passé 7 ans de ma vie à travailler l'intérieur de mes cuisses durant de longues séances de sport, à faire des régimes à faible teneur en glucides (...), et passé des heures interminables à courir juste pour atteindre l'objectif du 'thigh gap'. Quand j'ai commencé à entendre parler de la culture de régime et les injonctions que cela implique, le concept d'un écart de cuisses m'a semblé si stupide ! Avec tous les autres idéaux de beauté qui sont littéralement créés pour profiter de notre doute de soi. Maintenant, mes cuisses se touchent et ça me donne l'impression d'être une sirène ! Vous pouvez perdre du temps, de l'énergie et de l'argent en essayant d'obtenir un 'thigh gap' ou vous pouvez laisser tomber et vous aimer.".
Un discours extrêmement positif et inspirant alors que la saison des maillots de bain est officiellement lancée.
Le "beach body", une injonction violente
En 2018, l'injonction au "beach body" ou "summer body" est toujours bien présente. Il n'y a qu'à sortir de chez soi et observer les publicités qui recouvrent les murs des couloirs de métro parisien pour s'en apercevoir. Si les publicitaires rivalisent de créativité pour tenter de faire passer la pilule, cela ne doit pour autant pas être pris à la légère. Nombreuses sont celles qui se soulèvent contre les injonctions mais aussi contre ces marques qui utilisent les complexes des femmes pour faire du profit.
On comprend donc bien qu'au milieu de ces injonctions latentes et nocives, un discours comme celui de Mary Jelkovsky (ou toute autre militante body positive) est plus que bienvenu.
H. F-G