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Une campagne choc de lutte contre la pauvreté devient virale 8 ans plus tard

Difficile de douter encore du pouvoir des réseaux sociaux quand les internautes prouvent qu'une campagne peut devenir virale huit ans après sa diffusion. C'est une campagne de l'organisation Cordaid People in Need qui a connu ce destin et interpelle toujours autant en 2015 qu'à sa création en 2007. On décrypte.

On le sait, sur les réseaux sociaux, les internautes sont capables du pire comme du meilleur. Heureusement, pour cette fois, c'est la deuxième option qui l'emporte, alors qu'ils ont fait ressortir une campagne choc datant de 2007. Devenue virale, cette campagne pour lutter contre la pauvreté conçue pour l'organisation Cordaid, il y a huit ans, interpelle toujours autant et reste plus que jamais d'actualité.

Une campagne choc qui pointe du doigt le consumérisme

Si, au premier coup d'oeil, le shooting semble tout droit sorti des pages de Vogue, on est loin du compte. La campagne de Cordaid People in Need, lancée en 2007, est le résultat du travail du Suédois, photographe de mode, Calle Stoltz et l'agence de publicité Saatchi & Saatchi. Sur les affiches on découvre des "mannequins" kenyans, photographiés dans la brousse, chacun arborant un produit de luxe.

En réalité, il s'agit de membres de la tribu nomade des Samburu, au Kenya, qui n'ont certainement jamais ouvert un magazine de mode et n'en ont pas l'envie. Le but de cette campagne était de montrer comment les consommateurs dépensent sans compter pour des articles dits "jetables" et transposer les sommes à ce qu'elles représentent dans la vie d'un Samburu.

Pour information, 250 000 membres de la communauté tribale vivent dans un zone éloignée, dans le nord du Kenya où des ressources essentielles, comme l'eau, sont difficiles à trouver. Les femmes sont généralement chargées d'aller puiser de l'eau pour leurs familles et passent jusqu'à 12 heures par jour en aller et venue, pour souvent revenir les mains vides. Et si elles ont la "chance" de trouver de l'eau, elle est souvent contaminée, infectant la population et conduisant souvent au décès.

"Nous avons voulu, principalement, confronter les gens avec leur comportement de consommateur", avait déclaré, Cordaid People In Need, en 2007, dans un communiqué. Ainsi, pour exemple, dans les 35 euros dépensés pour l'aftershave tenu par l'un des Samburu sur l'une des affiches, 6,50 euros suffiraient pour lui construire une nouvelle habitation. D'ailleurs le slogan de la campagne était : "Petit changement, grande différence", tandis qu'au bas de chaque affiche était inscrit un numéro pour faire des dons.

Une campagne contre la pauvreté devient virale huit ans après sa création

Huit ans plus tard, quelques twittos avisés ont décidé de faire ressurgir cette campagne. L'engouement a commencé en mars 2015 et se poursuit, notamment autour du hashtag "#PeopleinNeed".

Dans un communiqué posté sur leur site, l'organisation Cordaid revient sur l'histoire peu commune de cette campagne. "La force de la campagne réside dans le fait qu'elle se moque presque des inégalités de richesse, un problème grave qui est toujours d'actualité. Artistiques, belles, provocatrices, audacieuses et sans tabou, les images produites pendant les trois jours qu'a nécessité le shooting sont aussi puissantes aujourd'hui qu'elles l'étaient alors", peut-on lire.

Le groupe à but non-lucratif précise aussi que la campagne avait reçu un accueil mitigé. La simplicité et la puissance des images ont été aussi complimentées que critiquées. "Les réactions des gens aux images démontrent également que l'inégalité de richesse est restée un sujet pertinent, même pendant la crise économique des huit dernières années. Il est également important de se rappeler que, quand ces photos ont été prises, nous avons travaillé avec la communauté Samburu sur la gestion des cycles de sécheresse. Et nous continuons encore aujourd'hui", écrit encore Cordaid. Si le message peut paraitre culpabilisant pour certains, le but réel est de prendre du recul sur les privilèges dont bénéficient les pays occidentaux et sur le consumérisme. Et surtout ne jamais oublier qu'il n'existe pas de "petits gestes".

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