Qu'on se le dise, le body shaming est l'un des fléaux du siècle. N'épargnant personne, ce phénomène qui implique de critiquer ouvertement le physique d'une personne quand celui-ci ne répond pas aux standards de beauté vise surtout (et encore) les femmes. Cet acte de malveillance de la part de certain.e.s s'explique sans doute par l'avènement des réseaux sociaux qui, en accroissant l'instantanéité de l'information et de la propagation des images - le tout sous couvert d'anonymat - rendent cette parole encore plus libre.

Cette fois, c'est Selena Gomez qui était en ligne de mire, après que des clichés de la chanteuse en bikini se soient mis à circuler sur le Web. On voit l'égérie Puma sur un yacht en maillot de bain, affichant un léger ventre et un peu de cellulite sur les jambes. En bref, un corps de jeune femme de 25 ans tout ce qu'il y a de plus normal.

Les célébrités n'étant pas des demi-dieux - contrairement à certaines croyances populaires - Selena voit son corps changer au fil du temps comme n'importe quelle femme.

Il est important de se rappeler que la chanteuse atteinte de lupus (une maladie rare qui a de lourdes conséquences sur sa santé) a subi, il y a quelques mois, une greffe de rein. Une opération chirurgicale conséquente qui l'empêche de reprendre le sport. Ceci étant dit, rien ne justifie le body shaming, même si Selena Gomez avait pris des kilos en plus pour d'autres raisons qui ne regardent finalement qu'elle.

Sur Instagram, l'interprète de "Wolves" a répliqué face aux critiques en écrivant un message très positif et bienveillant à l'intention de toutes les femmes qui souffrent des standards de beauté qu'on leur impose.

"Le mythe de la beauté, une obsession de la perfec­tion physique qui enferme chaque femme moderne dans une cycle sans fin de désespoir, de dépré­cia­tion, de haine de soi tandis qu'elle essaye de remplir les stan­dards de beauté sans défaut imposés par la société. J'ai choisi de prendre soin de moi parce que j'en ai envie et pas pour prou­ver quoi que ce soit à qui que ce soit."

Elle a même accompagné son discours d'une vidéo d'elle et de ses amis, sur le fameux yacht, souriant et profitant d'un moment ensemble.

La victime, toujours fautive...

Selena Gomez est bien sûr loin d'être la seule à subir ce genre d'attaques sur son physique. Ashley Graham en a fait les frais, Rihanna ou encore Kim Kardashian sont également régulièrement les cibles du body shaming. Et comme c'est courant dans de nombreux cas de figure lorsqu'il s'agit des femmes, certain.e.s pensent encore que "elles l'ont bien cherché".

Comprendre, dans ce cas bien précis, que si ces femmes acceptent d'être très exposées sur les réseaux sociaux ou dans la presse, elles doivent également accepter d'être victimes de critiques. Alors, si elles se dénudent, le déferlement est encore plus violent.

L'hyper-sexualisation qui pèse sur le corps féminin combiné aux idéaux de beauté inatteignables continuent de mettre à mal l'acceptation de soi des femmes. Pour s'opposer à ce sexisme bien intégré est né le mouvement "body positive" qui continu le combat et dont l'impact est accru par l'intervention de figure comme Selena Gomez et sa large communauté.

H. F-G