
La valse des défilés continue à Paris pendant la Fashion Week Automne-Hiver 2016/2017. Après une première partie de ses silhouettes pour Saint Laurent dévoilée à Los Angeles début février, Hedi Slimane a présenté dans la capitale parisienne la seconde partie ce 7 mars 2016. Un show déjà clé dans l'histoire de la maison française, à découvrir en 5 points phares.
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L'ambiance

Si l'esthétique rock reste le fil conducteur entre la première et la seconde partie de la collection Automne-Hiver 2016/2017 d'Hedi Slimane pour Saint Laurent, l'ambiance, elle, ne pourrait être plus différente. Fini le faste hollywoodien de l'emblématique Palladium de Los Angeles avec pléthore de stars en front rows éclipsant presque les silhouettes. L'intimité était le maître-mot du défilé parisien organisé dans un hôtel particulier. La musique, pourtant inscrite dans l'ADN de la maison - que ce soit lorsqu'elle rythme les pas des tops ou donne aux silhouettes un soupçon de Mick Jagger ou de Keith Richards - tire quant à elle sa révérence... Une sobriété qui contraste avec une collection plus glam' et clinquante que jamais.
Le retour de l'enfant prodigue

Depuis son retour en tant que chef d'orchestre de Saint Laurent en 2012, Hedi Slimane n'a eu de cesse de s'émanciper. Après avoir fait tomber le Yves, il délocalise le studio de création de la maison de Paris à Los Angeles, sa ville d'adoption. Pourtant, alors que la rumeur d'un éventuel départ continue d'alimenter les discussions à quelques jours de cette nouvelle présentation, le couturier opère, avec ce défilé, un retour aux sources. La musique est délaissée au profit de la voix de Bénédicte de Ginestous, laquelle annonce les numéros des silhouettes comme elle avait l'habitude de le faire pour les shows couture de 1977 à 2002 du maître. Exit les premiers rangs formés d'inconfortables chaises, c'est sur des fauteuils agrémentés de plaques nominatives que les invités, dont les muses de toujours Betty Catroux et Catherine Deneuve, ont pris place.
Les silhouettes

Alors que le premier volet de la collection Hommes mettait à l'honneur des silhouettes aux faux airs de rock stars androgynes de l'ère eighties, les 42 silhouettes féminines de cette seconde partie nous replongent dans l'effervescence globale de l'époque. La minidress s'impose agrémentée d'épaules exagérées, de one shoulder dramatiques et de ceintures oversized cliquantes. Si les tops semblent tout droit sortis d'un vidéo-clip ou d'un bal de promo, les factures elles, sont soignées et racées. Un souci du détail en cohérence avec le souhait de Slimane de revenir vers la Couture quatorze ans après le dernier show de la maison orchestré à l'époque par Yves Saint Laurent lui-même.
Les beauty looks

Les mannequins castés pour le show ont beau jouer les babydolls de night-clubs, leur mise en beauté ne pourrait être plus affirmée. Regards fumés, chevelures plaquées et bouches vinyles sensuelles se complètent pour un résultat sexy et sans fausse note comme tout droit sorti d'un songe d'Helmut Newton.
Les petites mains à l'honneur

Comme souligné par The Cut, Slimane a dédicacé cette "Collection de Paris" à son studio et ses ateliers. D'ailleurs, le choix du lieu lui-même peut être vu comme un clin d'oeil aux petits mains : c'est dans ce même Hôtel de Sénecterre que le créateur actuel de l'enseigne a installé les ateliers "Flou" et "Tailleur", destinés à la confection des silhouettes féminines comme masculines. C'est donc "chez lui" qu'il a fait défiler ses silhouettes, comme Monsieur Saint Laurent a pu le faire à son époque au 5, avenue Marceau.
Marie Bresson-Mignot