"Rendez-vous à Atlit" de Shirel Amitaï raconte l’histoire de trois actrices, Géraldine Nakache, Judith Chemla et Yaël Abecassis à un moment tournant de leur vie et de l’histoire d’Israël. Un film à (re)découvrir en DVD dès le 3 juin.
"Rendez-vous à Atlit" est autant un long métrage de femmes, de soeurs plus exactement, qu'un film sur la vie et la situation en Israël. Quasiment tout au long, on est reste sur la corde raide tant les situations s'imbriquent les unes dans les autres et deviennent souvent indissociables. Pour Cali (Géraldine Nakache), Asia (Judith Chemla) et Darel (Yaël Abecassis), trois soeurs réunies pour choisir de vendre ou de garder la maison familiale, c'est clairement un tournant de leurs vies qui se joue.
Israël, 1995, la paix est enfin tangible. Dans la petite ville d'Atlit, Cali retrouve ses deux soeurs, Darel et Asia, pour vendre la maison héritée de leurs parents. Entre complicité et fous rires réapparaissent les doutes et les vieilles querelles, ainsi que d'étranges convives qui sèment un joyeux bordel. Le 4 novembre, Yitzhak Rabin est assassiné, le processus de paix est anéanti mais les trois soeurs refusent d'abandonner l'espoir (source Allociné).
Des choix qui engagent une vie
A la mort de leurs parents, Darel, Cali et Asia toutes trois parties vivre en France et au Canada se retrouvent dans la maison familiale, en Israël. Entre souvenirs, querelles et confusion des sentiments, les trois soeurs doivent aussi appréhender la situation qui les entoure et qui, souvent, les dépasse. Surtout que, forcément, avec trois fortes personnalités différentes s'opposent trois conceptions de la vie et les objectifs, les envies, les désirs et les aspirations de chacune ne sont pas les mêmes que les autres. Il y a la nostalgique qui voudrait garder la maison en l'état, l'indécise et celle qui veut tout bazarder pour avancer. La situation est d'autant plus compliquée que celle du pays l'est aussi et que l'instabilité règne, sans compter les esprits de leurs défunts parents qui s'incrustent dans l'équation. Pour les trois femmes, c'est aussi l'occasion du bilan et le parallèle entre l'évolution de l'état d'esprit des soeurs et les mentalités israéliennes est évident. Attention cependant, ce n'est pas un film politique même si on n'y échappe difficilement en Israël, c'est plutôt une histoire poétique, parfois abstraite, mais terriblement ancrée dans la réalité qui, finalement, fracasse assez durement l'utopie qui se dégage parfois des réflexions des jeunes femmes.
