
Raf Simons et l'épure
Il arrive qu'on puisse attendre trop d'un défilé et c'est le cas pour Raf Simons qui reste toujours tellement à l'opposé du médiocre que lorsqu'il livre une collection juste belle mais sans forts éléments novateurs, on reste un peu sur sa fin. Pourtant la pureté de ces casaques en cuir raides et sans manches, bleu dur, rose, orange, posées sur un pantalon à pli, noir droit et parfaitement coupé réussit à combler notre désir d'épure. Le culot des coloris reste très assumé.
On décrochera un peu avec la série de manteaux d'été imperméables et vestes à grands écossais dont l'ampleur reste intéressante mais qui va malgré tout épuiser le regard avant d'envisager la série suivante. D'autres manteaux imperméables d'été couleur dragée sont totalement ravissants. Le côté un peu dramatique d'une coiffure gelée, ultra glossy, avec raie quasi au milieu nous distrait plus qu'elle nous convint.
Mais le choix du décor au siège du Crédit Lyonnais qui inclut les deux escalators servant à la mise en scène reste merveilleusement efficace. La présentation sur escalier roulant étant devenue une des particularités du style de Raf Simons. On ne peut pas bouder tant de beauté, mais juste avouer une certaine frustration pour qui attend plus d'un défilé Raf Simons. Parions plutôt que c'est par stratégie que Raf Simons se refuse à faire chaque saison la révolution.
Paquita Paquin