
L'ex-directeur artistique de Dior arrivera chez Calvin Klein début août. Un grand écart qui ne manque pas de surprendre. Grand remue-ménage en vue dans la garde-robe de la marque américaine ?
Trois ans chez Dior n'auront pas assouvi sa soif de nouveauté. Alors qu'il avait annoncé vouloir se consacrer davantage à sa marque, le créateur Raf Simons n'a pas pu résister aux sirènes de Calvin Klein, resté sans directeur artistique depuis le départ de Francisco Costa et Itallo Zucchelli il y a quelques mois. Un challenge inspirant pour ce modeux belge qui n'a jamais eu peur de prendre des risques. Minimaliste dans l'esprit mais ultra-moderne dans le genre, il s'est imposé chez Jil Sander de 2005 à 2012 pour ensuite impulser un tournant audacieux, jusqu'à l'hiver 2015, chez Dior. Avec lui, l'ADN classique de la marque française a muté pour devenir une machine à créations actuelles et hype. Depuis adorée par Rihanna ou Lupita Nyong'o, la marque parisienne s'est transformée, dans ses mains, en distinction cool.

La patte Simons chez Calvin Klein
Au-delà de ses campagnes publicitaires virales avec en guest star Kendall Jenner ou Justin Bieber, Calvin Klein a, de son côté, réaffirmé au cours de ces dernières années un certain positionnement sur le catwalk. Sobre mais efficace (la nuisette de jour proposée l'hiver dernier sur le défilé est depuis devenue une tendance forte de 2016), la marque mise sur un ADN très particulier, totémique et reconnaissable entre mille, plutôt que sur de vraies innovations. Raf Simons risque bien de bouleverser la donne, comme à chacun de ses passages dans les différentes maisons auxquelles il a apporté sa contribution. Si les coupes épurées chères à Calvin Klein peuvent sans peine coller à son style, cet imprévisible mouvement dans le mercato mode devrait lui donner un nouvel élan à l'enseigne cool. La griffe Simons ne sera que bénéfique pour le vestiaire CK, qu'on image dès lors davantage sur la brèche. Rendez-vous lors de la prochaine Fashion Week de New York pour un résultat d'ores et déjà très attendu.
Pauline Arnal