Tout est parti d'une photo postée sur le compte Instagram de Caiden Mills, le 10 février. L'enfant âgé 7 ans, fils du rappeur Consequence, pose à côté de la petite North West, désignée comme sa "chérie" en légende. Et déjà il y a comme un malaise. Qui s'intensifie lorsqu'on comprend que le compte Instagram est géré par les parents du jeune garçon.

Quelques jours plus tard, c'est une photo du petit garçon avec des fleurs et du chocolat - le jour de la Saint-Valentin - qui a relancé le débat. Faux débat, bien sûr, mais qui a, semble-t-il, créé la frénésie dans les médias qui se sont dépêchés d'analyser et de fantasmer l'histoire d'amour des deux enfants.

Là où il pourrait y avoir une amourette pure et innocente - car il est très commun d'avoir un "amoureux" en maternelle ou à l'école primaire - les médias leur collent des codes de l'amour adulte, désignant Caiden comme le "petit ami" de North. Certains se sont même empressés de comparer le duo à des couples iconiques d'Hollywood. Pour rappel, nous parlons bien d'enfants de respectivement 5 et 7 ans.

Un traitement qui prouve deux choses. D'une part la déshumanisation des célébrités qui, selon certain.e.s, ne méritent pas qu'on les plaigne. La richesse et la notoriété gomment alors l'humain, quand l'anonymat d'Internet fait le reste. Une remarque récurrente quand on lit les commentaires et qui en dit long sur l'objectivation des personnalités. Processus qui touche particulièrement les femmes, comme on peut s'en douter, en témoignent "slut shaming", body shaming et autre mom shaming perpétués à leur encontre.

D'ailleurs, certains internautes ne tiquent même pas face aux gros titres qui disent la petite North en couple, se contentant simplement de commenter avec humour qu'il est inadmissible qu'elle soit "casée avant eux".

D'autre part, la simple désignation de "couple" pour parler de ses enfants, comme s'ils étaient des adultes, participe à l'hyper-sexualisation de ces enfants stars. Un phénomène très dangereux et qui a pu être observé dans le traitement médiatique de personnalités comme la jeune actrice Mollie Bobby Brown après l'immense succès de la série "Stranger Things". Même si cette hyper-sexualisation est plus sous-entendue dans le cas de North West, cela reste terriblement dérangeant.

D'ailleurs cette rumeur a été farouchement nié par Kim Kardashian, qui a répondu, en colère, à un journaliste l'interrogeant à ce propos à la sortie des Hollywood Beauty Awards : "Elle n'a pas de petit ami ! Vous plaisantez ? Elle a cinq ans !". Il y a en effet de quoi s'offenser.

La perte d'innocence des "enfants stars"

Bien sûr, il ne faut pas blâmer que les médias - même s'il relèverait de leur responsabilité de dénoncer un phénomène si dangereux. Il faut certainement regarder le compte Instagram du petit Caiden, qui, on le rappelle, est tenu par ses parents (des proches des Kardashian) et rassemble déjà plus de 50 000 abonnés. Au programme, un concentré de photos au potentiel gênant.

A seulement 7 ans, on découvre Caiden dans des mises en scène farfelues, les légendes sont écrites à la première personne alors même que ce n'est pas lui qui les écrit (ce qui n'est pas sans faire penser aux comptes Instagram d'animaux de célébrités) et il prend des poses de mannequin. Et si on peut reprocher un certain nombre de choses aux membres du clan Kardashian, Kim K, elle, n'a jamais osé aller aussi loin. Parfois, on voit même que le jeune garçon n'a pas envie de jouer le jeu.

Le jeune garçon est déjà rappeur et a même sorti un titre. Une chanson dans laquelle il parle de Nicki Minaj qui serait sa "fille de rêve", à lire les légendes de photos qui montrent Caiden près d'une affiche à l'effigie de la rappeuse.

Si on peut dire que le système dit "hollywoodien" a détruit l'innocence (et parfois la vie) d'enfants stars, à l'image de Macaulay Culkin ou de Drew Barrymore, le jeune Caiden semble lui forcé par ses parents à courir après la célébrité. North West ne semble alors qu'être un atout de plus pour atteindre plus de notoriété.

Autant d'indices qui rendent toute cette histoire particulièrement malsaine.