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Philippe Noiret : derrière l'acteur, un homme si pudique

Disparu il y a huit ans déjà, Philippe Noiret demeure l'un des plus grands comédiens français. Un ogre à l'air bourru et bon vivant qui faisait rire comme pleurer, et dont la vie intime est toujours demeurée secrète. Alors que l'émission de France 2 "Un jour, un destin" revient sur son parcours, Puretrend met le projecteur sur un artiste plus fragile qu'on croit.

"Je suis un homme bien ordinaire, vous savez, vous allez avoir du mal. Enfin, c'est bien d'avoir un article avant sa nécrologie dans Le Monde". C'est ainsi que débute son entretien en 1997 avec les journalistes du quotidien. Une citation qui dit tout du personnage, ironique et drôle, demeuré modeste malgré sa filmographie.

Un cancre parvenu au théâtre

Philippe Noiret a beau avoir tourné dans cent trente films, cela ne lui a jamais fait oublier son enfance, à jouer les cancres, ratant à trois reprises son bac. S'il aimait lire, il n'était pas franchement doué pour les études. Sa vocation, c'est au collège qu'il la trouve, se lançant dans le théâtre.

Issu d'une famille de petits commerçants, il s'inscrit au cours d'art dramatique de Roger Blin, à Paris, avant d'auditionner pour le Théâtre National Populaire de Jean Vilar. Ils sont trois cents ce jour-là à tenter leur chance et à vingt-trois ans, il décroche une place dans la troupe. Il y restera sept ans et écumera les scènes et les grands classiques du théâtre.

C'est là aussi qu'il croise Monique Chaumette, comédienne elle aussi, qu'il épouse en 1962. Entre eux, c'est le début d'une histoire fusionnelle qui ne s'arrêtera qu'à sa mort, en 2006. "J'ai commencé à vivre à partir du moment où j'ai rencontré Monique", confie le comédien à ses proches, parmi lesquels le comédien Bruno Putzulu, dont il partage l'affiche de "Père et fils".

Le succès au cinéma

En 1960, Philippe Noiret quitte la troupe pour se consacrer au septième art. Mais pour ce complexé qui peine à accepter son physique "d'ours", difficile de se voir à l'image. Le succès et les rôles aidant, il apprivoise petit à petit son mètre quatre-vingt-cinq et ses quatre-vingt-dix kilos. Rapidement, sa bonhomie lui vaut la sympathie du public.

"Zazie dans le métro" de Louis Malle, "Alexandre le bienheureux" d'Yves Robert, "La vieille fille" de Jean-Pierre Blanc, il devient une star au début des années 60 et n'hésite pas à varier les rôles, passant du registre comique au drame. Dans "La Grande bouffe" de Marco Ferreri, il crée la controverse. Dans "Les Lunettes d'or", il interprète un homosexuel sous le régime fasciste.

Mais c'est avec "Le Vieux Fusil", en 1976, qu'il assoit définitivement sa réputation d'acteur phare du cinéma français, décrochant son premier César du meilleur acteur (il en recevra un autre en 1990 avec "La vie et rien d'autre" de Tavernier). En incarnant l'époux de Romy Schneider, assassinée elle et sa fille par les soldats SS, il émeut le public et surprend dans un rôle à contre-emploi, celui d'un médecin qui choisit la voie de la vengeance.

Un homme taiseux et élégant

Discret, ce monstre du cinéma français est toujours demeuré secret quant à sa vie privée. On le savait marié et père d'une fille, Frédérique, scénariste et assistante directrice de tournage. Ses relations familiales compliquées, c'est en 1993 qu'on les découvre, dans l'autobiographie qu'elle rédige, comme un pavé dans la mare.

Homme amoureux, passionné de chevaux qu'il élève sur sa propriété, près de Toulouse, Philippe Noiret comptait de nombreux amis dans le métier. Parmi eux, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Trop meurtris par sa disparition, des suites d'un cancer dont il se refusera à prononcer le nom, ils manqueront les obsèques.

"J'ai perdu un ami et je ne m'en remets pas", confiait Jean Rochefort à Paris Match en 2010. "La disparition d'un être cher, ça arrive avec nos parents, c'est dans l'ordre des choses. Avec des amis, c'est différent."

En tirant sa révérance trop tôt, à soixante-seize ans, Philippe Noiret a laissé un vide jamais totalement comblé. Un gentleman s'en est allé.

"Un jour, un destin", ce soir à partir de 20h45 sur France 2.

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