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Najat Vallaud-Belkacem, Rachida Dati : peut-on être mère et femme politique ?

C'est une question bête et pourtant elle se pose : une femme peut-elle concilier sereinement son engagement politique et sa vie de famille ? Là où leurs collègues masculins sont rarement interrogés, les élues devenues mamans se voient mener la vie dure par les médias.

C'est un aveu de l'actuelle ministre de l'Education Nationale qui relance le débat. Interviewée début octobre par le magazine ELLE, Najat Vallaud-Belkacem confie que c'est son mari, Boris Vallaud, qui s'occupe de leurs deux garçons, Louis et Nour, âgés de six ans. "J'ai honte, mais je dois avouer que je n'ai pas encore eu l'occasion de les accompagner à l'école (...). Pour l'heure, c'est leur papa qui s'occupe de leurs devoirs."

Etant donné les nouvelles responsabilités de cette jeune surdouée, le fait n'est pas très surprenant. Mais le magazine Closer pense autrement. Le 03 octobre, la rédaction a titré "Mauvaise mère ? Najat Vallaud-Belkacem n'amène pas ses enfants à l'école !" Un exemple parmi tant d'autres qui montre combien les médias mènent la vie dure à ces femmes politiques devenues mamans.

Les femmes politiques obligées de se justifier

Aurait-on seulement posé la question à un homme ? Reprocherait-on à un député de ne pas aller chercher sa fille à l'école ? La réponse coule de source : non. Misogyne de l'aveu de beaucoup, le milieu politique est fait de guerres d'égo et de batailles électorales. La vie familiale n'y a pas vraiment sa place. Les demandes de congés maternité non plus.

En août dernier, la députée écologiste Eva Sas, enceinte, a plaidé pour la mise en place d'un dispositif de remplacement pour les congés maternité à l'Assemblée Nationale. Aujourd'hui, rien n'est prévu pour les élues qui s'apprêtent à accoucher, et leur absence leur vaut les critiques, tant de leurs collègues que des militants de leur parti.

"Pendant qu'on y est, pourquoi pas remplacer un homme qui se casse la jambe ?" La pique ne vient pas d'un homme, mais de Michèle Alliot-Marie. Preuve que même chez les femmes politiques, il y a des désaccords sur le sujet.

Mauvaises mères ou wonder women

Interrogées sur leur vie privée, les femmes engagées en politique ont souvent deux choix de réponse. Soit elles confessent "échouer" et font part de leur culpabilité, comme Najat Vallaud-Belkacem, soit elles passent pour des wonder women capablent de jongler entre leurs dossiers et les devoirs.

En pleine campagne pour les élections municipales 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la mairie de Paris, donnait le détail à Gala de ses journées bien remplies. "J'étais députée lorsque mon premier fils est né et ministre de l'Economie Numérique pour l'arrivée du second. Je l'ai allaité jusqu'à ses huit mois, ce qui en terme d'organisation, n'était pas toujours évident (...). Je les accompagne presque chaque jour à l'école et je m'arrange pour être là entre 19h30 et 20h30, pour leur donner le bain".

Une double-casquette épuisante. Trop, aux yeux de certaines femmes et qui expliquerait pourquoi elles sont encore si peu nombreuses à s'engager en politique, comme l'indique Cédric Bruguière, co-auteur de "Plafond de mère", aux éditions De Boeck.

"Le fait politique a depuis des temps immémoriaux, culturellement, été l'apanage des hommes. En résumé, les hommes en charge des affaires de la cité, les femmes en charge des affaires du foyer. Aujourd'hui, les lignes bougent mais le choix d'entrer en politique nécessite un engagement temporel très important et une disponibilité quasi totale.

Ce besoin de disponibilité se heurte à l'organisation de la vie de famille, qui statistiquement, reste encore majoritairement dévolue à la femme - dans 65% des familles par exemple, elles sont seules responsables de la vie scolaire d'après l'étude "Que veulent les mères actives ?" présentée juin 2013".

Sortir des stéréotypes

Lorsque Rachida Dati a repris son poste de Garde des Sceaux, cinq jours après la naissance de sa fille en janvier 2009, les critiques n'ont pas manqué. Qualifiée de "carriériste" et "d'arrivisme" par certains, la ministre de la Justice a essuyé les reproches des féministes, comme Maya Surduts, du collectif national pour les droits des femmes qui a parlé "d'un scandale".

Alors, comment sortir de ce cul-de-sac et faire bouger les choses ? En dégommant les stéréotypes, qui donnent trop souvent le pouvoir aux hommes. En responsabilisant ces derniers à la vie de famille, qui leur incombent tout autant. Et en jugeant les femmes politiques pour leur travail, en leur offrant les moyens d'assumer pleinement leurs fonctions sans concéder des sacrifices qu'on n'exigerait jamais de leurs collègues masculins.

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