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Masculinité toxique, cisgenre, inclusivité : petit lexique militant expliqué

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Il y a des concepts et des termes, notamment utilisés dans le milieu militant, qui peuvent sembler obscurs à certain.e.s. Pourtant - et peu importe si on est militant.e ou non - il semble important d'être au fait des combats et des enjeux d'aujourd'hui. Pour vous, Puretrend revient sur la définition de plusieurs notions actuelles. 

Masculinité toxique

Au terme de "masculinité", qui est défini par le Larousse comme "l'ensemble des comportements considérés comme caractéristiques du sexe masculin" s'est ajouté l'adjectif "toxique", qui parle de lui-même. Née des études de genre, l'expression "masculinité toxique" désigne "certaines normes du comportement masculin qui sont associées à un impact négatif sur la société et sur les hommes eux-mêmes".

On associe ainsi aux hommes l'idée d'être socialement dominant, encourageant de ce fait des comportements misogynes et homophobes. De même, cela entraîne une incitation à la violence qui se traduit par des agressions sexuelles et autres comportements de harcèlement. Enfin, la masculinité toxique se traduit dans le fait qu'on demande aux hommes de réprimer leurs émotions, considérées comme purement féminines. Tous ces stéréotypes et ces pressions aboutissent à des violences comme celles fortement dénoncées par Me Too ou encore celles observées dans l'affaire de la Ligue du Lol.

Cisgenre

"Se dit d'un individu dont l'identité de genre est en accord avec son sexe", dit la définition du site Linternaute. Le terme désigne quelqu'un qui s'identifie au genre qui lui a été attribué à la naissance, en opposition aux personnes transgenres qui considèrent qu'elles ne sont pas nées avec le bon genre. Ce mot est important car il permet de normaliser les personnes transgenres, jusque-là très marginalisées, la "normalité" se situant dans le binaire masculin/féminin. Tandis que les Etats-Unis ont fait entrer ce terme dans le dictionnaire en 2016, la France semble récalcitrante à en faire de même.

Si l'on croise souvent le terme cisgenre, c'est également car il est souvent employé pour désigner les "hommes, blancs, cisgenres" qui sont considérés comme des privilégiés (souffrant de peu de pressions et de discriminations ni de genre, ni de race) et parfois comme des oppresseurs.

Non-binaire

Être non-binaire, c'est être ni exclusivement homme ni exclusivement femme. C'est justement refuser cette "normalité" binaire qui nous est imposée. On lui lie le terme de "gender fluid", qui exprime très bien cette nécessité de ne pas être obligé.e.s de s'inscrire dans un genre particulier. On peut parler également de genre neutre, soit une personne qui ne veut s'identifier à aucun genre ; ou encore de "bigenre", pour une personne qui s'identifie aux deux genres à la fois, de manière égale.

Inclusivité

Très utilisé dans les milieux militants, le terme d'inclusivité s'impose comme un synonyme moins galvaudé que "diversité". Il désigne le fait de valoriser les minorités, ceux qui connaissent les discriminations voire la marginalisation ou l'invisibilisation. C'est le cas des femmes, des personnes racisées, des personnes handicapées ou celles qui n'entrent pas dans les sempiternels idéaux de beauté.

Culture du viol

Le concept de "rape culture" est né aux Etats-Unis en 1974 grâce au groupe New York Radical Feminists. La culture du viol décrit un environnement social et médiatique dans lequel les violences sexuelles sont systématiquement justifiées et sont simplement banalisées, voire acceptées.

En découle la culpabilisation des victimes de viol, en pointant par exemple du doigt leur tenue (on connait le "elle l'a bien cherché...") ou encore le "slut-shaming". On trouve des traces de la culture du viol dans le cinéma (où le viol est parfois érotisé) ou encore dans les jeux vidéos. C'est l'acceptation de l'idée de l'homme comme socialement et sexuellement dominant, légitimant l'image de l'homme comme ne pouvant pas réprimer ses pulsions.

La culture du viol se traduit également dans la représentation que l'on a du viol, soit l'image d'une ruelle sombre et d'une femme qui se ferait agresser par un inconnu cagoulé. Hors les viols sont très souvent commis dans la sphère amicale/familiale et 90 % des victimes connaissent leur violeur.

Stéréotypes de genre

Il est important de différencier le sexe du genre. Le premier désigne ce qui est fixé à la naissance, tandis que le second désigne un rôle qu'il nous faut acquérir et qui est encore beaucoup trop lié à notre sexe. La stéréotypes de genre désignent ainsi les traits de caractère imposés à chaque sexe. Par exemple, on attribue aux femmes douceur, sensibilité, sentimentalisme tandis que les hommes seraient courageux, forts, ambitieux.

Ces stéréotypes atteignent presque la caricature dans les catalogues de jouets lorsqu'on propose aux petites filles des poupées, des cuisines miniatures voire des objets ménagers en plastique, le tout sur fond rose, et des voitures, des ballons et des jouets plus mécaniques, le tout sur fond bleu, aux petits garçons. Autant de prédispositions qui enferment femmes et hommes dans des rôles bien particuliers.

Racisé

"Racisé désigne la condition d'une personne victime de racisation, c'est-à-dire qu'elle est assignée à une race du fait de certaines caractéristiques subjectives", nous dit en première définition Linternaute. En sens 2, le site nous propose "Relatif à une personne victime de racisme" et en sens 3 "Relatif à une personne qui n'est pas blanche". Un terme simple et efficace qui en fait bondir plus d'un.e, le mot "race" étant très mal vu, particulièrement en France.

Appropriation culturelle

L'appropriation culturelle désigne l'utilisation d'éléments d'une culture par les membres d'une culture "dominante", un geste qui est jugé irrespectueux et qui constitue une forme d'oppression et de spoliation.

Pour bien comprendre la complexité de ce qu'est l'appropriation culturelle, on citera la militante et autrice afroféministe Laura Nsafou, alias Mrs Roots, qui a ainsi confié à Les Glorieuses : "(...) la plupart du temps (c'est) insultant : dans un système où les communautés afro sont politiquement, économiquement et socialement opprimées dans plusieurs coins du monde, c'est usant. Voir par exemple que nos coiffures sont des justifications de discrimination dans le monde du travail – ou parfois ailleurs, pendant que des Kim Kardashian vont vendre des tutoriels sur 'les tresses de Kim Kardashian', c'est juste assister à la capitalisation de nos cultures en faveur des dominants. Il n'est pas question d'échange culturel quand ce sont toujours les mêmes populations minorisées qui sont grimées, caricaturées, imitées ou exploitées".

Mansplaining

Cet anglicisme désigne littéralement "un homme qui explique". Et plus particulièrement celui qui explique, avec un ton paternaliste et condescendant, à une femme des choses qu'elle sait déjà. Un phénomène très répandu sur les réseaux sociaux. On peut régulièrement voir ainsi des hommes expliquer à une femme ce que c'est d'être féministe ou encore lui expliquer son propre métier.

Déconstruction

Ce terme est utilisé dans le féminisme pour désigner le processus de pensée qui force à se détacher et à refuser ce que l'on voudrait imposer aux femmes, que ce soit concernant leur présupposées soumission et infériorité, leur rôle social, la maternité ou encore leur rapport à l'âge. En fait, c'est se rendre compte et rejeter tous les comportements prédéterminés par le patriarcat.

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