Pour Lili Sidonio, la mode est une histoire de famille. Pas vraiment étonnant donc qu'à seulement 16 ans la demoiselle se soit déjà jetée dans le grand bain, officiant depuis plusieurs saisons en tant que styliste de sa marque éponyme (petite soeur de Molly Bracken). Ado certes mais pas novice pour autant, on adore le regard plein de fraîcheur qu'elle porte sur la mode d'aujourd'hui.
Comment est-ce que l'on pense une collection de prêt-à-porter lorsqu'on a 16 ans ?
Je pense qu'on est très influencé par ce qu'on voit, ce qu'on entend. Personnellement, je m'inspire des musiques et séries actuelles, comme "Stranger Things", très imprégnée de l'univers années 80. Mais je garde quand même ma propre perception. Je sais quand les choses me plaisent et parfois j'aimerais voir revenir certaines tendances, simplement plus modernisées.
À ton avis, qu'est-ce que ta génération peut apporter à la mode de demain ?
On est assez curieux de ce qui se faisait avant, on ne peut pas inventer ce qu'on n'a pas connu mais on peut mettre son empreinte, sa vision sur ce qui a déjà existé dans le passé. Via l'expérience et les histoires de nos parents, mais aussi via encore une fois les films qu'on regarde. La mode est un éternel recommencement et je pense que notre génération parvient plutôt bien à s'imprégner de ce qui se passe autour d'elle, en créant un nouvel univers rétro branché.
La marque existe depuis quelques saisons déjà, quelle a été ta plus grande fierté jusqu'à présent ?
Quand j'ouvre les pages d'un magazine que j'aime bien et que je vois une photo de ma collection et des articles style "St-Valentin" ou "Tout en vert" et que je retrouve des pièces à moi avec mon nom écrit dessus, c'est sûr que ça me fait quelque chose. Je suis aussi assez fière de mes deux dernières collections (Été 2018 et Hiver 2018) qui ressemblent de plus en plus à ce que je veux transmettre.
En terme de style, qu'est-ce que les filles de 16 ans ont de plus que les autres ?
On veut ramener l'ancien au goût du jour, même si on n'a pas nécessairement connu telle ou telle décennie. On est aussi une génération d'influenceurs-influencés, ce qui fait qu'on a besoin d'inventer, de créer pour exister auprès des autres. On est au coeur de cette spirale et on se doit d'être initiateur.
Où te vois-tu dans 10 ans ?
J'aimerais beaucoup étudier à l'étranger, je voulais commencer Histoire de la mode dans une école à Milan, puis faire une spécialisation à Londres, dans la même école que Stella McCartney, St Martins school.
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Propos recueillis par Amélie Cosmao.
