Jacques Séguéla avait-il faux sur toute la ligne ? En balançant la sentence désormais culte "si à 50 ans on n'a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie", le publicitaire (qui a sorti d'autres perles du même cru) avait crû fixer le maître-étalon de la richesse. Mais si, à la place de la montre symbole du bling bling, la vraie incarnation du luxe résidait... dans une paire de chaussons ?

C'est la question - très pertinente, on vous en remercie - que l'on se pose en ce 28 décembre. Et c'est en tombant sur un accessoire somme toute banal qu'on est venu à s'interroger. Pensez, une paire de pantoufles version rose, bleue ou noire, martelée du monogramme de la maison Louis Vuitton. Le modèle s'appelle "Dreamy" et il est vrai que son prix laisse songeur : 490 euros. Certes, on aime beaucoup nos pieds, mais tout de même, ça fait un peu cher la moufle.

"Si à 50 ans, t'as pas des pantoufles Vuitton, t'as raté ta life"

Ce n'est pas la première fois que le monde du luxe nous donne à voir des accessoires improbables. Après les rollers-escarpins Saint Laurent, le sac "Ikea" par Balenciaga ou les Crocs à étage (toujours Balenciaga), on commence à être habitué à une créativité sans limite.

Cette fois, il faut bien le dire, pas de révolution : une pantoufle est une pantoufle. Mais savoir qu'on peut débourser un demi-Smic pour tenir nos pieds au chaud a quelque chose d'iconoclaste. Et encore, on ne vous a pas parlé des autres modèles de la marque. Il y a d'abord le modèle en cachemire, disponible en bleu, blanc ou rouge - un patriotisme au prix de 590€.

Nettement plus luxe, la version ornée des initiales LV, réalisée en fourrure de vison, qui selon le site "est un vrai cocon de douceur. Ultra souple, elle s'enfile facilement pour une sensation de légèreté et de confort total". Le prix du luxe pour vos pieds ? 1 450 euros. Vous trouvez ça dément ? Le modèle est sold out en noir, mais quelques pointures demeurent disponibles en beige ou marine.

Un objet qui, au rythme où vont les marques annonçant l'arrêt de la fourrure dans leurs collections, est sans doute voué à disparaître.

Dans un monde où le luxe se glisse dans les plus petits détails de l'existence, il n'est guère étonnant de voir que ce genre d'objet existe (et trouve preneurs). On serait même capables de dénicher d'autres voix pour critiquer nos chaussons en pilou pilou synthétique. Que nous reste-t-il donc à faire ? S'offrir une paire de charentaises, sans doute. Pour soutenir le made in France sans y laisser un bras (mais peut-être quelques points de sex-appeal...).