
Le clan Kardashian-Jenner se traîne un certain nombre de casseroles, surtout en ce qui concerne l'appropriation culturelle. Cette fois, c'est Kendall Jenner qui est épinglée pour faire offense à la communauté noire en arborant une coupe afro pour un shooting réalisé avec Vogue. Une maladresse qui fait écho à de nombreuses autres de l'une des familles les plus controversées des Etats-Unis, résultat d'un cruel manque d'information ou d'éducation du côté du Klan.
Pour ceux du fond qui n'auraient pas suivi, l'appropriation culturelle désigne le fait qu'"une culture dominante s'accapare et reproduit les codes d'une culture minoritaire, sans en demander l'autorisation aux concernés". Un geste polémique dans lequel les membres Kardashian-Jenner deviennent championnes au fil du temps. En effet, les femmes du Klan semblent entretenir une fascination un brin malsaine en ce qui concerne la communauté noire.
Kendall Jenner et la coupe afro de la discorde
Kendall Jenner qui affiche une coupe afro pour un shooting avec le magazine Vogue. Un choix qu'on imagine purement esthétique - déjà problématique car une coiffure chargée d'histoire et de sens n'est pas un accessoire - et qui fait bondir les internautes. Nombreuses sont celles qui se demandent pourquoi ne pas avoir fait appel à une mannequin noire qui porte déjà une coupe afro plutôt que de crêper les cheveux de Kendall. Ce qui semble un questionnement assez légitime.
Certes, sur ce coup, l'aînée des soeurs Jenner n'est qu'un dommage collatéral et le magazine Vogue est certainement plus à blâmer. A ce titre, on pourrait dire qu'il n'est pas tout de faire poser une femme noire en Une pour la célèbre édition de septembre, cette volonté devrait se concrétiser sur le long terme.
Mais si Kendall est attaquée avec autant de virulence, c'est aussi parce qu'elle n'est pas toute blanche en matière d'appropriation culturelle. Et que la leçon a du mal à être comprise visiblement, ce qui a tendance à exaspérer le milieu militant.
L'année dernière déjà, les soeurs Jenner avaient eu le don d'irriter franchement la communauté latine en dévoilant une photo de la campagne de leur collection de vêtements Kendall + Kylie où la mannequin était vêtue d'une chemise à carreaux, d'une brassière en dentelle, d'un pantalon large et de créoles.
Inutile de dire qu'on va de faux pas en faux pas.
L'appropriation culturelle, une question de business
Celle qui détient la palme en matière d'appropriation culturelle, c'est sans surprise Kim Kardashian. En 2018, la soeur de Kourtney et Khloé a été épinglée à deux reprises pour avoir arboré des corn rows - ces tresses collées empruntées, sinon volées, à la communauté noire - sans faire mention correcte de cette coiffure, elle aussi, chargée d'histoire.
Selon certains, la réflexion peut être poussée encore plus loin. L'appropriation culturelle de Kim ne s'arrêterait ainsi pas à des coiffures mais également à ce qu'elle a fait de son corps. Ainsi, ses fesses peu naturelles qui sont valorisées chez elle, sont un attribut dénigré chez les femmes noires. Et quand on sait que Kim a fait de son corps un outil marketing, l'appropriation culturelle qu'elle prône devient alors une question de business.
Dès 2013, d'ailleurs, la plus connue des Kardashian arborait les corn rows, soulevant déjà l'indignation de nombreuses femmes noires. En récidivant 5 ans plus tard, la star de la téléréalité prouve qu'elle n'a toujours rien compris.
On soupçonne même Kim K de ne pas être au fait des enjeux actuels et de la nécessité de favoriser l'inclusivité afin de parvenir à l'égalité - ou de ne pas vouloir les comprendre. Et c'est grave.
S'il est capital de parler d'appropriation culturelle, c'est précisément car la communauté noire est encore bien trop sous-représentée, qu'elle est marquée par une histoire coloniale et qu'elle souffre encore d'oppressions multiples.
Et qui a eu vite fait de copier sa grande soeur ? La jeune Kylie Jenner, qui affichait les tresses collées dès 2015. Elles ne se tirent décidément pas vers le haut.
Il serait pourtant temps de comprendre qu'en tant que privilégiées, et de part leur grande notoriété pouvant faire figure d'exemple auprès d'une jeune génération, les soeurs Kardashian-Jenner jouent à un jeu dangereux. Elles se donnent ainsi le pouvoir de blesser des communautés minoritaires, le tout pour faire de l'argent. Un bien bel exemple...
Héloïse Famié-Galtier