Le tatouage, qu'il soit permanent ou non, est en 2019 considéré comme une forme d'art à part entière. Expression d'un souhait, il peut être perçu comme une déclaration, une manière d'inscrire quelque chose de son histoire. Et le réseau social Pinterest est devenu un lieu incontournable d'inspirations pour trouver le tatouage adéquat. Dans un bilan des recherches tatouages réalisées sur la plateforme, on en apprend plus sur l'importance d'exprimer son identité à travers cet art.
Pinterest est une source infinie d'images inspirantes. C'est donc sans surprise que le tatouage s'est imposé comme l'une des catégories les plus consultées sur le réseau social. Dans un rapport annonçant les tendances 2019 en la matière, la plateforme comptabilise plus d'un milliard de recherches sur les tatouages et plusieurs milliards d'idées et de designs de tatouages enregistrés. Le tatoueur des stars, Winter Stone, le confirme : "Je reçois beaucoup de tableaux de mes clients qui me montrent leur processus de réflexion sur ce qu'ils aimeraient avoir. Pinterest a été un outil pratique à bien des égards".
Un besoin d'affirmer son identité LGBT
Il y a, dans le tatouage, un véritable moyen de parler de sa propre histoire. "Les clients viennent souvent pour flatter leur amour propre. Les gens se servent des tatouages comme un moyen de marquer des moments importants dans leur vie, de célébrer ou de se rappeler de quelque chose de spécial. Je vois de plus en plus de clients venir avec des idées de tatouages qui reflètent l'affirmation de soi, qu'il s'agisse de mantras ou de petits symboles en lien avec des événements passés", explique Winter Stone. Par ce biais, certain.e.s peuvent ainsi de revendiquer avec fierté leur appartenance à la communauté LGBT.
C'est bien ce qu'affirme le rapport rendu par Pinterest qui dévoile une augmentation de 1512% des recherches "tatouages lesbiens", tandis que les mots clefs "tatouages transgenres" connaissent une augmentation de 1131%. Les "tatouages gay pride" augmentent eux de 470%.
Le tatouage est une manière, parmi d'autres, de s'approprier son corps en le marquant avec sa propre histoire. Dans le cas de la communauté LGBT - qui fait partie des minorités et est tout autant lancée dans le combat contre le genre et les discriminations que le féminisme - on peut penser que la réflexion va plus loin avec l'idée de posséder un détail distinctif de son appartenance. Un moyen de contrer l'hétéro-normalité qui sévit.
Un retour aux origines ?
A l'origine le tatouage est d'ailleurs un marqueur d'appartenance à un clan, puis plus tard, à un groupe social. Pratique ancestrale et tribale, il permettait à chaque individu de marquer sa tribu d'appartenance, son clan, son statut social afin de se démarquer des autres. On le retrouve ainsi aussi bien chez les Celtes, les Romains, les Grecs, que dans les pays arabes, les contrées océaniques, en Asie et chez les Indiens d'Amériques.
Il était déjà également lié à l'idée de rite de passage, accompagnant les changements et les étapes franchies dans une vie. Par exemple pour les femmes berbères et yéménites, le tatouage témoigne de leur puberté.
On comprend donc qu'en 2019, le tatouage ne perd pas sa signification originale et reste un important marqueur identitaire. Là où le rapport au tatouage a changé est dans la manière dont certain.e.s tatou.é.e.s l'envisagent comme un art en premier lieu et ne désire pas lui donner une signification particulière. Il n'est pas rare, en effet, de voir des gens vouloir se faire tatouer par un artiste en particulier, seulement parce qu'il s'agit d'un tattoo artist au style particulier. Mais convenons tout de même que l'idée d'appartenance à une communauté reste très lié au tatouage.
