Ce dimanche 29 juillet 2018, c'est la journée internationale du rouge à lèvres. L'occasion de rendre hommage à ce produit de maquillage allié de tous les sacs à main et longtemps considéré comme l'accessoire phare de la pin-up et de la femme fatale. On a eu envie de vous raconter comment il est devenu un indispensable à nos yeux, tantôt meilleur ami et tantôt ennemi. Récit.
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Je n'ai jamais eu une fascination particulière pour le rouge à lèvres. J'entends par là que ma mère n'en portait qu'à de rares (mais grandes) occasions et je n'ai jamais essayé, enfant, d'en mettre pour tenter de l'imiter comme les films américains aiment à le montrer. Pourtant arrivée à 21-22 ans, c'est le déclic. Il faut dire que si je me trouve un seul atout, c'est ma bouche pulpeuse (je suis loin de Kylie Jenner quand même, il ne faut pas abuser) héritage sans doute de quelque ancêtre inconnue. Et voilà qu'au détour d'un achat hasardeux chez Sephora, je me retrouve avec ce bâtonnet rouge, produit de beauté culte, qui va d'abord prendre la poussière dans ma salle de bain jusqu'au jour où je vais découvrir sa magie.
Le jour où tout a basculé
Je ne me souviens pas si c'était un mardi ou un vendredi, s'il pleuvait ou s'il faisait beau, mais je me souviens que les premières fois où je me suis risquée à en porter, le regard de mes ami.e.s a changé. "Wow, ça change", "Ça te fait une bouche de folie, on dirait une pin-up". Je suis alors fan du style des années 50 et 60 et j'ai toujours voulu avoir quelque chose de Marilyn Monroe. Et puis, c'est vrai que le rouge à lèvres d'un rouge vibrant que j'ai choisi habille n'importe quelle tenue. Là est tout son pouvoir.
Tant et si bien qu'il devient un indispensable sans que je m'en rende vraiment compte. Je ne peux plus m'en passer et il devient ma "signature", si j'en crois mes proches.
Bon, j'ai aussi découvert les déconvenues qu'impliquent le port du rouge à lèvres et eu plusieurs fois envie de m'arracher les cheveux en m'apercevant, une fois dans l'ascenseur, que j'en avais sur les dents, sans savoir depuis combien de temps.
Le jour où j'ai voulu arrêter
J'ai 27 ans et j'ai toujours un rouge à lèvres avec moi dans mon sac. Je varie les plaisirs en ce qui concerne les couleurs, et le rouge à lèvres mat a toutes mes faveurs. Mais voilà, l'émergence du no make-up me fait prendre conscience de l'injonction à se maquiller qui pèse sur les femmes. Et quand j'y pense, il y a bien des matins où je voudrais m'épargner cette étape.
Cet été là, l'été 2017, je décide que je vais tenter le no make-up mais par étape en commençant par enlever mon bien-aimé rouge à lèvres. On est comme un vieux couple, lui et moi, alors ce n'est pas facile de le quitter. Arrive alors ce que je redoutais le plus. La remarque qui m'assassine. "Comme tu as l'air fatiguée".
Car si ma bouche est un atout, les deux poches qui ornent le dessous de mes yeux - autre héritage familial - constituent l'un de mes plus gros complexes. Car si avec le temps je ne suis plus les conseils maquillage mais seulement mon feeling personnel, le fait est que le rouge à lèvres a tendance à faire oublier mes poches sous les yeux.
Je me sens abattue, jusqu'au jour où un ami finit par me dire : "Tu sais, on t'a déjà vu sans rouge à lèvres en fin de soirée, ça ne choque personne".
Mais il finit par me manquer mon cher rouge à lèvres. Alors je décide d'en remettre, mais je me fais la promesse de n'en mettre que lorsque j'en ai envie et que j'ai droit à mes jours de flemme. On ne se quitte plus depuis.
Héloïse Famié-Galtier
