
Au casting des trois épisodes de la saga "La vérité si je mens !", Amira Casar a rencontré le succès avec les comédies signées Thomas Gilou. Protéiforme, l'actrice aime muer à travers ses rôles et explorer le cinéma d'auteur. Une carrière loin du cinéma mainstream qui lui va comme un gant.
Elle a beau avoir tourné dans une cinquantaine de film, c'est sans l'ombre d'un doute le plus grand public et le moins représentatif de sa carrière qui a emporté le plus de succès. En 1997, les spectateurs la découvrent dans la peau de Sandra Benzakem dans "La vérité si je mens !".
Dans le film de Thomas Gilou, elle interprète la fille de Richard Bohringer, juive séfarade, qui tombe sous le charme d'Eddie, joué par Richard Anconina. La comédie fait un carton et connaîtra deux suites, sorties en 2000 et 2011.
Si cela demeure pour beaucoup son rôle le plus connu, c'est loin d'être le plus fort. Certes, grâce à sa première prestation, Amira Casar se voit nommée au César du meilleur espoir féminin en 1998. Mais l'ancienne élève du Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris en a encore sous le pied.
Des débuts de mannequin
Née à Londres d'un père kurde et d'une mère russe, Amira Casar grandit entre l'Irlande, la Grande-Bretagne et la France. A 14 ans, elle est remarquée sur une plage de la Côte d'Azur par un grand nom de la photographie, Helmut Newton. Un an plus tard, elle débute sa carrière de mannequin, défile pour Chanel et pose pour des campagnes Prada. L'aventure durera cinq ans, jusqu'à ce qu'elle préfère le jeu au podium et se mette à étudier le théâtre.
Lui reste de cette période un profond attachement pour la mode qui lui vaut d'assister fidèlement aux défilés lors de la Fashion Week parisienne. D'ailleurs, dans le "Saint Laurent" de Bertrand Bonello, elle incarnait Anne-Marie Munoz, la directrice du studio d'YSL.
Une soif d'apprendre à toute épreuve
Cultivée, intelligente, la comédienne est aussi exigeante. "Je pratique ce métier pour apprendre", a-t-elle expliqué à L'Express. "Ce qui me frustre, en ce moment, c'est que l'on évolue dans une culture en surface, y compris dans les rôles. Moi, je les rêve, j'ai une telle gourmandise pour eux. Je veux explorer tous les possibles."
Une passion qui l'a conduite vers des rôles très différents, de "Filles perdues, cheveux gras", avec Marina Foïs à "Anatomie de l'enfer" de Catherine Breillat, où elle se met littéralement à nu face à Rocco Siffredi. C'est d'ailleurs ce rôle sulfureux qui lui a valu d'être remarquée par Lars Von Trier, qui l'a un temps imaginé dans le premier rôle d'"Antichrist", finalement décroché par Charlotte Gainsbourg.
Travailler avec des cinéastes imaginatifs et talentueux, tel est son souhait. "Le cinéma, c'est avant tout le médium du cinéaste, pas celui de l'acteur", confiait-elle à Puretrend en 2012. "Ce qui m'intéresse, c'est de savoir comment un Wes Anderson, un Lars Von Trier travaillerait avec moi. Ce n'est pas moi qui compte, je suis un électron invité dans leur royaume."
Bientôt en costume sur Canal+
Actrice cérébrale et passionnée, Amira Casar est devenue sans le vouloir l'une des égéries du cinéma d'auteur, même si elle refuse de se laisser cantonner à ce rôle. Il faut dire qu'il lui sied bien.
Parmi ses prochains projets, la nouvelle série produite par Canal+, "Versailles", qui nous plonge dans la vie du Roi Soleil, interprété par George Blagden (Athelstan dans la série "Vikings"). Amira Casar y jouera "un James Bond féminin du XVIIe siècle". Une corde de plus à son arc déjà bien fourni.