Gagner Miss France, c’est aussi la certitude de participer au concours de Miss le plus populaire de la planète : Miss Univers. Cette année, Maeva Coucke a pourtant pris la décision de ne pas s'y présenter. On vous explique pourquoi.
Maëva Coucke, c'est la Miss France surprise. Celle qu'on n'attendait pas, même si elle vient (comme beaucoup d'autres tenantes du titre) de la région Nord-Pas-de-Calais. Avec sa chevelure auburn peu commune, elle rafle la mise et attire tous les regards. Depuis, on la regardée de loin s'affairer en France et à l'étranger pour assurer ses fonctions et l'année s'est, comme d'habitude, très vite écoulée.
Une période pas toujours facile à gérer pour les gagnantes, qui sentent le vent tourner et espèrent généralement profiter de Miss Univers pour se démarquer à nouveau. Un concours qu'on n'avait jamais pensé remporter avant l'exploit d'Iris Mittenaere et qui vit clairement un retour en grâce dans le coeur des Français.
Alors pourquoi Maeva Coucke ne souhaite-t-elle pas y participer ?
Car si on est loin d'avoir une passion pour ce type de concours qu'on juge vraiment dépassé, on était quand même curieux de voir comment Maeva allait s'en sortir. Du coup, quand elle a annoncé ne pas vouloir s'y rendre, on a souhaité en savoir plus. Et là, ça été le cafouillage total. D'abord les médias évoquent un communiqué émanant du comité officiel. Ce dernier n'aurait pas voulu envoyer la jeune femme y concourir, au prétexte que cela se tenait le lendemain de la cérémonie des Miss France.
Des favorites au style "bombe latine"
Une version vite démentie par l'intéressée, qui a ensuite expliqué sur Instagram qu'elle avait fait ce choix elle-même, considérant qu'elle n'avait pas le profil adéquat pour avoir une chance de remporter la couronne. C'est à l'occasion d'une interview accordée au site Purepeople qu'elle a finalement détaillé :
"Clairement, je ne fais pas bombe latine. Attention, je suis très contente du corps que j'ai mais je n'ai pas une poitrine de fou furieux. Je pense que mon profil correspond plus à Miss Monde qu'à Miss Univers. J'ai aussi envie de participer à un concours où je me dis que j'ai peut-être une chance de gagner. Iris faisait très américaine, moi je fais beaucoup plus européenne et donc je préfère partir chez Miss Monde."
Voilà donc la véritable raison qui pousse Maeva à ne pas se présenter : les "bombes latines" seraient ultras favorites et à côté, une rousse au physique plus gracile comme elle n'aurait pas ses chances. Difficile de lui en vouloir, car il n'y a qu'à remonter le palmarès des 10 dernières années pour constater que c'est effectivement elles qui s'imposent régulièrement en tête du concours. Pour s'amuser, on a même cherché s'il y avait eu des rousses sur la plus haute marche du podium et... on en n'a pas trouvé !
Finalement ce qui est le plus dommage, ce n'est pas que Maeva Coucke ait choisi Miss Monde à la place de Miss Univers, mais plutôt qu'elle se soit auto-éliminée en jugeant son physique pas à aussi bombesque que les pulpeuses jeunes femmes d'Amérique du Sud, formatées depuis des années pour cocher toutes les cases d'un jury pas toujours très bienveillant (on se rappelle qu'à la base ce concours, c'est du grand Donald Trump hein).
"Miss Univers, les filles sont très très belles, on le voit avec Iris Mittenaere qui n'a pas été élue pour rien, elles sont au top du top physiquement, c'est le show à l'américaine, les paillettes, les strass".
Un discours qui nous ferait limite croire que seul ce type de beauté peut être considérée comme canon. Il faut dire que malgré de gros efforts, l'inclusivité a bien du mal à se faire une place dans le monde des concours de beauté. Alors que la mode peine encore à s'adapter à cette nouvelle réalité, les concours eux, ne semblent toujours pas concernés par la question.
Pensez-y : si des tops plus size s'affichent désormais aux côtés de mannequins ultra minces sur les podiums de la Fashion Week, les concours eux, ne laissent toujours aucune chance aux filles qui ne correspondent pas à leur critères. Ou quand un concours censé valoriser les femmes (du moins, leur physique...) ne fait que les complexer et les amener à renoncer. On est décidément de moins en moins fan de tout ça...
Ça, c'est dit. Et cela ne nous empêche pas de souhaiter bonne chance à Maeva pour Miss Monde, qui n'a pas été remporté par une Française depuis 1953. Idem pour sa première dauphine Eva Colas, qui la remplace au pied levé pour représenter la France au concours de Miss Univers.
Audrey Salles-Cook
