Toute la sphère mode, rassemblée à Milan à l'occasion de la Fashion Week, n'avait d'yeux que pour un défilé en ce 21 février 2019 : le show Fendi et la toute dernière collection dessinée par Karl Lagerfeld pour la maison avant son décès, lui qui avait oeuvré pour la griffe durant cinquante-quatre années.

On le savait, le show serait chargé d'émotion. Le matin, c'est à travers des espaces publicitaires achetés dans la presse internationale que Fendi faisait ses adieux au Kaiser, le remerciant pour l'incroyable voyage.

C'est avec panache que Karl Lagerfeld tire sa révérence après plus d'un demi-siècle de création. La collection - dont on ne peut se résoudre à dire qu'il l'a dessinée comme sa dernière, lui qui ne s'imaginait jamais s'arrêter de travailler, lui qui dimanche encore était au téléphone avec les équipes - est à l'image de son travail pour la griffe : un somptueux mélange d'amour pour l'héritage Fendi et d'élégance à l'italienne, mais toujours moderne, toujours dans l'air du temps.

C'est la recette du succès depuis 1965, la recette qui a propulsé Fendi comme un acteur majeur du monde du luxe. Dans les notes accompagnants le défilé sont glissés les derniers croquis du couturier, la toute dernière oeuvre Fendi par Karl.

Un défilé riche en émotions

C'est à Gigi Hadid qu'est revenu la tâche de clôturer le défilé, les larmes aux yeux, avant que Silvia Venturi, membre de la famille Fendi et responsable des accessoires qui prendra la relève de Karl, ne vienne saluer cette fois seule. Le public est debout.

Le noir se refait. Comme dernier hommage, un extrait du documentaire de Loic Prigent "Karl Lagerfeld se dessine" est projeté. On le voit faisant le croquis de sa tenue le jour de son arrivée chez Fendi. C'était en 1965. Le monde était plein de promesses pour le jeune Karl, mais malgré tous les espoirs, qui aurait imaginé un destin mode aussi fabuleux ?