
Invitée sur le plateau du "Petit Journal", la ministre de la Culture a tenu à faire savoir qu'elle était actuellement en train de travailler sur l'épineux sujet des classifications des films, suite à la décision de justice d'interdire aux moins de 18 ans le film "Love" de Gaspar Noé.
Au début du mois d'août 2015, le Tribunal Administratif de Paris a suspendu le visa d'exploitation du film "Love" de Gaspar Noé, après avoir été saisi par l'association Promouvoir. La conséquence ? Une interdiction aux moins de 18 ans en raison du caractère jugé trop sexuel de certaines scènes du long métrage. Une décision qui a soulevé l'indignation de nombreuses personnalités du cinéma mais aussi de Fleur Pellerin, la ministre de la Culture.
Fleur Pellerin : "Ça va changer"
Ce mardi 8 septembre 2015, cette dernière était invitée sur le plateau du "Petit Journal" de Canal+ présenté par Yann Barthès. Émission durant laquelle, le présentateur est évidemment revenu sur cette polémique. La ministre n'a pas changé de position et a confié défendre à la fois "la liberté de création et les artistes" avant d'ajouter : "Nous avons une réglementation qui prévoit que tous les films qui montrent des scènes de sexe non simulées doivent être interdites aux moins de 18 ans." Pour cette fervente défenseur de la liberté de création, un changement doit s'opérer. Elle a ainsi expliqué être "en train de réfléchir actuellement, avec les gens qui s'occupent de classifier les films, pour voir comment faire évoluer les choses, en respectant évidemment la protection des mineurs qui est aussi de la responsabilité du gouvernement." Mais elle l'assure : "ça va changer."
Une culture en souffrance
Force est de constater que, sous couvert de la "protection des mineurs" face au caractère jugé trop sexuel voir pornographique de certaines oeuvres culturelles, l'indignation d'une certaine partie de la population devient un phénomène récurent et conduit à une certaine censure. Trop récurent. Lors de son passage au "Petit Journal", Fleur Pellerin a évoqué cela sous la notion de "ce retour à l'ordre moral". Nous nous souvenons notamment de la dégradation de l'oeuvre "Tree" exposée place Vendôme l'année dernière, qui avait indigné certaines personnes qui voyaient en cette installation un éloge à la pornographie, et plus récemment la sculpture d'Anish Kapoor vandalisée ce week-end dans les jardins du château de Versailles.
Jennifer Delattre