
Alors que le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, approche à grands pas, la Fondation des femmes a dévoilé une vidéo de sensibilisation aux violences physiques et morales faites aux femmes. Une campagne puissante et qui a de quoi marquer les esprits.
Pour réaliser sa campagne de sensibilisation et d'appel au don, la Fondation des femmes s'est vu aidée par la réalisatrice Mona Achache qui, comme l'a précisé l'organisation, l'a fait à titre gracieux. Puis c'est à 44 personnalités du monde du cinéma, de la télévision et du théâtre que la Fondation des femmes a fait appel pour porter le message. Faisant le choix de la mixité, on découvre à l'écran Sophia Aram, Julie Gayet, Valérie Bonneton, Isabelle Carré, Muriel Robin, Valérie Damidot, mais aussi Gérard Jugnot, Lambert Wilson, Nagui ou encore Antoine de Caunes.
Ce sont à travers leurs voix que se dévoilent les témoignages d'anonymes. "Je m'appelle Anna", "Je suis épuisée","Je voulais pas coucher avec lui. J'ai dit non","Il a dit qu'il ferait ça vite fait", "Dans la rue, un groupe de garçons m'a traitée de salope", "J'ai peur", "Après, il y a eu les coups". Les voix se superposent et donnent encore plus de puissance à ces morceaux de phrases énoncés avec gravité.
Le clip se termine sur "Je fais quoi maintenant ?". Pour répondre à cette question et à cette détresse, la Fondation des femmes est très claire : "Maintenant on agit. Maintenant on donne. On fait la lumière sur celles qui sont dans l'ombre".
Cet appel au don est important puisque comme l'explique l'organisation, "100 % des dons effectués à la Fondation des Femmes seront reversés à des associations qui aident les femmes à faire respecter leurs droits sur le terrain".
La lutte pour l'égalité continue
La Fondation des femmes a également réalisé un sondage sur le regard des Françaises et des Français sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Les résultats dévoilés par Femme Actuelle sont édifiants quant aux luttes à poursuivre et aux enjeux actuels. On apprend ainsi que pour 80% des Françaises considèrent que la situation en matière d'égalité entre les femmes et les hommes ne s'est pas améliorée. Un chiffre écrasant et révélateur d'une insatisfaction qui se fait de plus en plus criante.
On lit également que 36 % des femmes de moins de 35 ans assurent en avoir déjà été victimes, et elles sont 54 % de la même tranche d'âge à avoir déjà subi blagues et remarques à caractère sexuel. Des chiffres encore très importants à l'ère de Me Too et de la libération de la parole sur les violences sexistes et sexuelles. Il faut dire que la récente affaire de la Ligue du Lol et le cyber-harcèlement connu par les victimes nous ramènent à une réalité difficile - notamment celle de l'entre-soi masculin ou "Boy's Club" - et nous prouve qu'il y a encore du travail.
Toujours concernant le monde professionnel, 79 % des interrogées pensent qu'avoir plusieurs enfants est un frein à la carrière des femmes, tandis que pour ce qui est de la famille, 60% sont favorables au congé paternité obligatoire. Il est vrai qu'il serait temps de responsabiliser les pères autant que les mères qui souffrent d'une charge mentale colossale.
Quant à combattre les violences faites aux femmes, la lutte est difficile car nombreuses sont celles qui ont peur de témoigner. Ainsi, on découvre que 71% des femmes pensent qu'il est difficile de porter plainte (63% pour viol, 76% pour injures, 73% pour harcèlement de rue, 68% pour violences). Il faut dire que les récits de tentative de dépôt de plaintes et le peu d'écoute que des victimes ont pu recevoir de la police - se heurtant à une culture du viol bien ancrée dans notre société - ne sont pas très encourageants.
Les priorités qui ressortent des résultats de ce sondage se concentrent sur la lutte contre les violences conjugales (57 %) et sexuelles (55 %) et l'égalité salariale (33 %). Des revendications fortes qui donnent un axe à l'aube de ce 8 mars 2019.