
Il y a certainement à redire sur le comportement des membres du clan Kardashian, que ce soit dans la manière de faire de leurs corps un véritable business ou encore l'exemple néfaste qu'elles peuvent donner aux plus jeunes. Cependant, on ne pense pas que le "mom-shaming" dont a été victime Khloé K sous la photo de sa dernière manucure soit le bon moyen de l'exprimer. On vous explique pourquoi.
Les critiques font partie du quotidien des Kardashian. Il faut dire qu'en exposant leurs vies avec autant de transparence et de détails, difficile pour ses membres de passer entre les mailles du filet des impitoyables réseaux sociaux. Et si le "mom shaming" n'a rien de constructif, c'est parce qu'il découle de clichés sexistes et passéistes.
Ce qui interpelle en premier lieu, c'est la manière dont les internautes ont eu recours au sempiternel argument de la "mauvaise mère". En effet, c'est en partageant la photo de sa manucure que Khloé Kardashian s'est attiré les foudres de certain.e.s internautes. Un cliché sur lequel la soeur de Kourtney et de Kim arbore des faux ongles rouges et sous lequel on peut lire ce commentaire : "Comment peux-tu changer des couches avec des ongles pareil ?".
Cette question a, sans surprise, entraîné un débat enflammé dans les commentaires, laissant la place à d'autres remarques sarcastiques comme "Les ongles d'une femme qui paie d'autres personnes pour tout faire pour elle". Des suppositions qui - peu importe qu'elles soient vraies ou non - laissent entendre que Khloé serait une mauvaise mère. Un mythe sexiste qui pose de gros problèmes.
Le rôle de mère, un poids pour de nombreuses femmes
La remarque gratuite reçue par Khloé Kardashian n'est pas sans nous rappeler celle faite à Chiara Ferragni, il y a quelques mois, du fait d'une de ses tenues considérée comme "inappropriée pour une jeune maman". Un jugement rendu par le tribunal d'Instagram qui propage l'idée qu'une femme qui prend soin d'elle ou qui affiche une certaine liberté - de s'habiller comme elle l'entend, entre autre - est une mauvaise mère.
On comprend alors que le rôle de mère est particulièrement cadré et répond à des critères très arbitraires qui impliquent qu'une femme se doit d'être entièrement dévouée à son enfant. Un rôle qui, vu sous ce prisme (entendons-nous bien : celui du patriarcat), apparaît comme un poids pour les femmes. Le mom shaming est d'ailleurs très répandu sur les réseaux sociaux quand il s'agit d'attaquer des mamans stars.
Personne en revanche n'est allé interroger le basketteur Tristan Thompson quant à savoir s'il changeait les couches de sa fille, True. Car, à ce qu'on sache, Khloé K n'a pas eu son enfant toute seule. De même, on imagine mal qu'une tenue portée par un jeune papa remette en cause sa capacité à élever un enfant. Un fait pourtant récurrent chez les femmes, résultat de l'hyper-sexualisation du corps féminin.
Bien sûr, certains comportements et certaines images véhiculés par le clan Kardashian sont discutables. Encore faut-il le faire bien et, si possible, sans avoir recours au sexisme. Pour cela, on peut certainement prendre exemple sur l'actrice Jameela Jamil, qui a mis récemment le Klan face à ses responsabilités avec des arguments fondés, eux.