Une plage de sable fin, l'horizon à perte de vue et la mer, sur laquelle surfe une bande de braqueurs. Au milieu d'eux, un joli brun répondant au nom de Johnny Utah, moulé dans une combinaison en néoprène, roule des mécaniques aux côtés d'un Patrick Swayze déjà star après "Dirty Dancing".

Nous sommes en 1991 et "Point Break" de Kathryn Bigelow sort sur les écrans (et fera bientôt l'objet d'un remake), permettant à un petit nouveau d'exploser : Keanu Reeves. L'anglo-américain né à Beyrouth a baroudé, de l'Australie au Canada, avant de poser ses valises à Hollywood pour percer dans le cinéma. Gueule d'ange et air ténébreux, son rôle d'agent du FBI infiltré lui permet de se faire un nom. Trois ans plus tard, il enchaîne avec "Speed", blockbuster dont il partage l'affiche avec Sandra Bullock. Sa carrière est lancée.

Mais Keanu Reeves n'est pas du genre à se laisser bercer par les sirènes des grosses productions. Il refusera de tourner dans "Speed 2", préfèrant donner la réplique à Al Pacino dans "L'Associé du diable" avec Charlize Theron (l'une de ses conquêtes). Son statut de sex-symbol ne l'empêche pas de choisir des rôles sombres et contreversés (un tueur en série dans "The Watcher", un mari violent dans "Intuitions"). Surtout, sa nouvelle célébrité permet de tourner avec les plus grands, de Gus Van Sant ("My Own Private Idaho") à Francis Ford Coppola ("Dracula").

En 1999, c'est de nouveau le carton avec "Matrix", premier film d'une trilogie culte signée Andy et Lana Wachowski. Keanu devient Neo, sauveur de l'humanité en manteau et lunettes noires. Malheureusement pour l'acteur, la suite de sa carrière comportera moins de succès, et malgré une filmographie bien remplie, on attend toujours son retour en fanfare au cinéma.

Ce sera peut-être le cas avec "47 Ronin", film d'arts martiaux, ou avec "Man of Tai Chi", sa première réalisation. A 49 ans, l'acteur en a les moyens.