Derrière chaque grand homme se cache un grand amour. Pour Jean Paul Gaultier, il s'agit de Francis Menuge, qu'il rencontre en 1975 alors qu'il n'a que 23 ans : "Ce fut immé­diat, raconte Gaul­tier. Il était extrê­me­ment mignon, drôle, brillant". Pendant 15 ans, c'est lui qui permet en partie au créateur de s'affirmer dans son art, en l'incitant notamment à créer sa propre marque. De la même manière que le couple Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, qui a passionné les amateurs de mode et les cinéphiles avec deux films en 2014, le couple s'impose dans les années 1980 dans le monde de la mode grâce au formidable talent de Gaultier et à la capacité de Menuge de lui trouver des soutiens financiers.

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Une disparition insurmontable pour Jean Paul Gaultier

Les années 1980 sont ainsi l'âge d'or de Jean Paul Gaultier, qui révolutionne l'univers de la mode et impose sa patte dans le prêt-à-porter sans se laisser influencer par les codes du luxe. Profitant de l'effervescence et de l'avant-garde de l'époque, il crée son style. Dès l'année 1983, sa marinière est là et les vêtements n'ont plus de genre ou de code. Cette période faste est cependant également par la maladie de Francis Menuge atteint du sida, qui décime alors de nombreuses personnes.

Il disparaît en 1990 et laisse Jean Paul Gaultier complètement dévasté. Sa muse Frédérique Lorca revient sur cette sombre période : "Fran­cis et Jean Paul s'en­vo­laient vers la noto­riété. Madonna, leur fantasme commun, avait accepté de deve­nir leur égérie plané­taire. Et tout s'est arrêté d'un coup. La mort de Fran­cis a été très doulou­reuse pour Jean-Paul. Elle l'a conduit à des remises en ques­tion, des doutes. Il a souf­fert d'une longue dépres­sion masquée."

La Haute Couture comme thérapie

Après cette douloureuse période, Jean Paul Gaultier surprend et revient sur le devant de la scène en arrêtant le prêt-à-porter pour le luxe : "J'ai vrai­ment failli tout arrê­ter à la mort de Fran­cis, confesse-t-il. Mais cette maison de mode, c'était notre bébé", confie-t-il. Le succès ne se démentira pas ; une réussite particulière pour le couturier, dont le talent continue d'éblouir ses contemporains et témoigne de la force de l'artiste.