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Isabelle Huppert - Catherine Breillat : les deux visages d'une femme blessée

Pour le magazine ELLE, Isabelle Huppert et Catherine Breillat sont venus parler du film "Abus de faiblesse". La première joue la seconde dans une adaptation d'une partie de sa vie. Amies et collègues, elles font le portrait croisé de deux femmes blessées. 

Isabelle Huppert va porter à l'écran le personnage de Maud dans "Abus de faiblesse", réalisé par Catherine Breillat et inspiré de la propre vie de la réalisatrice. Les deux amies ont collaboré pour ce film, à mi-chemin entre réel et fiction, qui dépeint le portrait d'une femme brisée. Pour le magazine ELLE, Isabelle Huppert et Catherine Breillat donne une interview croisée révélant toutes la complexité de ce film, mais également de leur amitié.

Une histoire vraie

L'histoire est sordide. En 2006, suite à un accident vasculaire cérébral, Catherine Breillat devient hémiplégique. Elle fait alors la connaissance de Christophe Rocancourt connu pour des escroqueries auprès de la jet-set. Alors qu'elle l'envisage comme acteur pour son prochain film, leur relation évolue dans un sens différent qui amènera la réalisatrice à sa perte. L'homme très présent pour elle alors qu'elle est limitée physiquement, Catherine Breillat signera des dizaines de chèques jusqu'à atteindre 700 000 euros. Abusant de sa faiblesse et la souffrance d'une femme blessée ont amené Catherine Breillat à ce film qu'elle n'a pu écrire et réaliser qu'à la troisième personne, comme elle l'avoue.

Le portrait d'une femme blessée

Le personnage s'appelle Maud et la réalisatrice choisit son amie Isabelle Huppert pour le rôle. Lorsqu'elle parle du film, l'actrice à la classe incarnée est très claire : "Le film ne se proposait pas d'être un documentaire ni une confessions (...) Aucun apitoiement, pas de sentimentalisme". Et Catherine Breillat le confirme en affirmant que ce qu'elle recherchait : "La ressemblance, pas du tout. L'exactitude, oui." Pour parler de la prestation d'Isabelle Huppert, la réalisatrice se confond en éloges : "Pas un instant on ne voit qu'Isabelle joue. Pas un instant on ne la voit s'arrêter et se reprendre. On ne voit jamais le costume quand elle habite l'handicap." Lorsqu'on l'interroge sur la fin du film où le personnage de Maud déclare "C'était moi, et ce n'était pas moi", la réalisatrice explique : "On m'a prescrit de fortes doses d'un médicament contre l'épilepsie, qui a les mêmes effets que la drogue du viol. On dit 'oui' à tout."

Deux amies pour un personnage complexe

Pour parler de leur relation celle qui a émerveillé Cannes par son élégance et ses tenues délicatement nude désigne Catherine Breillat comme sa "soeur de cinéma". Une complicité qui permet de "s'affronter plus directement", comme elle le dit avant d'ajouter "J'ai même quitté le plateau un après-midi". Pour la réalisatrice : "Un film est un objet très particulier car il a toujours deux propriétaires : la star et le cinéaste."

Les deux femmes reviennent sur leur rencontre. "Tu étais élégante, comme toujours. Alors que je portais une invraisemblable robe à volants et sabots.", se souvient Isabelle Huppert. "Très vite on est devenues inséparables. On avait la même meilleure amie, l'actrice et cinéaste Christine Pascal, qui s'est défenestrée le 30 août 1996. Toutes les deux on s'est fait lyncher : elle pour 'Félicité', moi pour 'Tapage nocturne'.", renchérit Catherine Breillat.

On ne pouvait imaginer un meilleur duo pour porter à l'écran une histoire aussi complexe et poignante que celle-ci.

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