Le défilé s'ouvre sur du noir, avant de se colorer de nude. Les basiques sont retravaillés, s'enrichissent de découpes, laissant la peau visible, comme autant de petites "fenêtres sur le corps" comme le précise Julien Fournié. Un blazer à col montant ouvert dans le dos, une petite robe noire aux bretelles découpées laissant apparaître de frêles épaules, une robe droite dévoilant à l'arrière la taille sur un côté. Le créateur expose le corps par petites touches. Le parti pris est annoncé.

L'organza de soie devient rapidement omniprésent, décliné pour commencer sur une mini robe nude dont le jupon est ajouré de plumes Lemarié. La matière délicate s'invite également sur le jupon d'une robe en dentelle ou un corsage laissant apparaître la poitrine. Les deux uniques couleurs du défilé s'unissent peu à peu dans un dégradé sur une robe longue transparente, ou une autre, imprimée d'un motif floral peint à la main. Le cuir et la fourrure sont également présents, sur un étonnant manteau "boule" et une longue jupe à l'effet traîne.

Sur le podium, le faux pas n'est jamais loin, les jeunes mannequins parfois amateurs semblent marcher sur un fil, accentuant cette idée de fragilité volontairement exposée. Le maquillage nude signé Nicolas Degennes sublime ces beautés "brutes" et encore peu sûres d'elles. Maladroite, atypique, fondamentalement humaine, la femme chez Julien Fournié est un peu une "girl next door" decomplexée, version Haute Couture. Très Couture.

Mélody Kandyoti