Fini la fourrure pour Gorgio Armani ! Le créateur italien l'a annoncé avec force : il renonce à l'utilisation de cette matière. Une initiative encore rare dans le monde du luxe et qui dénote d'une envie de révolution dans la sphère mode.
Giorgio Armani bouscule le monde de la mode en remettant en cause l'une des matières les plus polémiques dans l'univers du luxe : la fourrure naturelle. La marque italienne, en même temps que de dévoiler sa facette éthique, fait profiter la cause animale de son rayonnement.
Armani lance une révolution anti-fourrure
Giorgio Armani s'engage à faire disparaitre la fourrure de ses collections dès sa collection automne-hiver 2016/2017. En 2016, le synthétique a tout à fait sa place dans les enseignes de luxe, et l'utilisation de la fourrure - tout comme les actes de cruauté qu'elle implique - ne sont plus justifiables. Le créateur l'explique lui-même : "Les progrès technologiques faits depuis quelques années nous permettent d'avoir des alternatives valides à notre disposition pour rendre inutiles les pratiques cruelles envers les animaux".
Si cette décision, qui fait suite à la collaboration de la marque avec le groupe Fur Free Alliance, sert la cause animale, elle n'est pas sans répondre à la demande d'une nouvelle génération de consommateurs dont le choix se porte aujourd'hui sur des produits éthiques.
La marque italienne s'est pourtant fait devancer de peu par Hugo Boss, qui annonçait durant l'été 2015 sa décision de bannir la fourrure de ses portants dès sa collection automne-hiver 2016/2015. Ce qui n'empêche pas Giorgio Armani de se démarquer et de rejoindre les rangs d'une mode qui se veut plus responsable et soucieuse de l'environnement.
Cette conviction, la griffe italienne la partage avec Tommy Hilfiger, Calvin Klein ou encore Stella McCartney qui, elle, a banni tout produit animal de ses collections. Les marques "mainstream" non plus ne sont pas en reste avec H&M et sa collection Conscious qui n'utilise que des matières éco-responsables, ou encore Zara, qui prône les tissus écologiques et le coton organique.
Ce n'est pas la première fois que Giorgio Armani montre son engagement pour la protection de l'environnement. En 2011, la marque lançait une opération de solidarité mondiale pour l'accès à l'eau potable en collaboration avec l'ONG Green Cross International. Une action lancée sous le nom de "Acqua for Life" que la griffe italienne a poursuivi en 2016 en l'honneur de la journée mondiale de l'eau, ce 22 mars.
Vers une consommation plus éthique ?
Plus que jamais, le combat pour la défense des animaux est au coeur du débat. Les réseaux sociaux, qui se font le reflet de cette société de nouveaux consommateurs en quête à la fois de qualité et d'éthique, multiplient les mises en avant de sujets de sensibilisation.
Il y a quelques mois c'étaient les vidéos insoutenables des abattoirs d'Alès qui envahissaient les fils d'actualités, tandis qu'en 2013, Aymeric Caron, végétarien convaincu mais refusant le statut de militant, déclenchait déjà la sonnette d'alarme avec son ouvrage, "No Steak". L'ex-chroniqueur d'"On n'est pas couché" appelait à reconnaître l'existence de l'animal comme un "être doué de sensibilité", statut qui lui est reconnu dans le Code Civil depuis 2015.
A l'heure où la sensibilisation à la cause animale se fait plus vibrante et que les associations ne semblent plus muselées et réduites à quelques fauteurs de troubles, la mode ne reste pas non plus sourde à cet appel. Si Zadig & Voltaire propose désormais des sandales en cuir végétal, Armani choisira la fibre synthétique japonaise, le "kanekalon", pour remplacer la fourrure. Un exemple qui mérite d'être salué et suivi.
Héloïse Famié-Galtier
