
C'est lors de la conférence "Force of Fashion" organisée par Vogue que Gigi Hadid a décidé de dénoncer les critiques auxquelles elle doit faire face à chacune de ses apparitions ou de ses posts Instagram. L'occasion pour la mannequin de souligner le fait que, peu importe la silhouette, le corps des femmes est toujours mis à mal.
Les initiatives qui tendent vers l'empowerment des femmes se multiplient. Après l'événement "Power of Women" organisé par Variety ou encore la cérémonie des "Women in Hollywood" organisée par l'édition américaine du magazine ELLE, c'est le prestigieux magazine Vogue et son événement "Force of Fashion" qui met les femmes à l'honneur.
C'est à cette occasion que Gigi Hadid, aux côtés de Kendall Jenner, Ashley Graham et Paloma Elsesser, a décidé de briser son silence concernant les attaques incessantes qu'elle reçoit sur son physique.
Un harcèlement permanent
Il faut certainement commencer par dire qu'au début de sa carrière, Gigi Hadid affichait plus de courbes et était déjà la cible de critiques. "J'aimais mon corps quand j'avais des kilos en plus. Puis, comme j'ai perdu du poids et les gens n'ont pas cessé de me critiquer". Considérée comme "trop grosse" avant, la voilà devenue "trop maigre" selon certain.e.s. Ce qu'il faut comprendre ? C'est que, quoi qu'elle fasse, la jeune femme ne sera jamais assez bien.
Pour répondre à ce skinny shaming (qui n'est pas plus acceptable que la grossophobie, qu'on se le dise), elle ajoute : "Oui, je sais que je suis maigre. Je me vois tous les jours dans le miroir. J'essaie de manger des hamburgers et de faire des squats. Je veux un cul aussi. Je sais. J'ai compris. Merci !". Un ras-le-bol qui est plus que compréhensible alors qu'on continue d'objectiver le corps des femmes.
Des déclarations appuyées par Ashley Graham, elle aussi cible de critiques récurrentes sur sa silhouette. "Les gens pensent qu'ils ont une sorte de droit sur votre corps dans la société aujourd'hui, et c'est ridicule, parce que c'est faux, mon corps est à moi", a-t-elle déclaré, "Je fais du sport parce que je veux rester en bonne santé, et si je prends 5 kilos ou que je perds 5 kilos, ça ne regarde que moi".
Les femmes obligées de se justifier sans cesse
Ce n'est pas la première fois que Gigi Hadid prend la parole concernant les critiques violentes dont elle est la cible. Dans une interview donnée à Harper's Bazaar en avril 2018, elle confiait ainsi : "Aujourd'hui, les gens s'empressent de dire: 'J'aimais le corps de Gigi et maintenant elle a cédé à la pression". Mais je ne suis pas maigre parce que j'ai cédé à l'industrie. Quand j'avais une silhouette plus athlétique, j'étais fière de mon corps parce que j'étais un joueuse de volley extraordinaire et je montais à cheval. Mais après avoir découvert que j'avais Hashimoto (une maladie auto-immune qui touche la thyroïde), j'avais besoin de manger sainement et de faire du sport. C'était bizarre à l'adolescence, faire face à cela quand tous mes amis pouvaient manger McDonald's, sans que cela ne les affecte".
Elle ajoute alors que si elle avait le choix, elle "aimerai(t) retrouver (s)es fesses" et "(s)es seins d'il y a quelques années". Mais la jeune femme reste lucide et prône l'amour de soi, concluant : "J'aimais mon corps à l'époque et j'aime mon corps maintenant".
Que ce soit lorsqu'elles deviennent mères (alors, imaginez celles qui ne veulent pas l'être), lorsqu'il s'agit de leur sexualité ou encore en ce qui concerne leur poids, les femmes ne cessent d'avoir à se justifier. Une tendance qui, même en 2018, a encore du mal à s'inverser. On verra ainsi rarement les tabloïds et autres internautes commenter le physique ou la tenue d'un homme sur le redcarpet, cette particularité étant réservée aux femmes seulement. Et quel privilège...