
Nonchalance chez Hermès
Un peu de nonchalance pour les hommes !, lance Véronique Nichanian à l'issue du défilé Hermès . C'est ce désir qui a guidé sa main pour cette étonnante collection de l'été 2010.
Etonnant, pour Hermès, nous oblige à plus de précision car ici l'invention reste toujours inscrite dans les normes d'un chic sans ostentation. Etonnant justement par sa retenue. Le défilé avait lieu au couvent des cordeliers dont on a pour l'occasion recouvert le sol de terre battue. Pas de cuir ravageur cette saison, une nouveauté pourtant : le cuir papier, c'est dire sa finesse. Une gamme de couleurs vibrantes certes, mais toujours dans des valeurs équivalentes entre ardoise bronze vert de gris, chocolat sur laquelle tranche l'éclat vert pomme d'un long pull dégingandé tricoté au point noeud marin très reliefé. Il apporte sa touche bohême. Pourri de chic, le losange Hermès s'enroule, aléatoire, loin du cou.
Décontractés encore ces pantalons posés, loose, sur le corps, retenus par une ceinture de cuir tombant négligemment sur la hanche et ces costumes coton et lin froissé juste comme il faut, ces polos vierges de tout boutonnage. Plus cosy, tu meurs. Tout fait envie. Au premier rang : l'écrivain François Weyergans dont Véronique Nichanian préparerait, dit-on, le costume d'académicien reste tout à fait dans le mood ; il apprécie détendu. Pas du genre à se lever de sa chaise et à crier Waooouh !!! Ca se passe comme ça chez Hermès.
Paquita Paquin