Le forum économique mondial (le WEF) a récemment rendu son rapport concernant l'égalité des sexes. Et si quelques bonnes surprises sont au rendez-vous de ce communiqué officiel, les mauvaises nouvelles sont aussi de mise. A l'heure où Emma Watson lance un appel vibrant pour la cause "He for She", le combat est loin d'être terminé alors qu'il faudra attendre 81 ans pour que l'égalité hommes-femmes soit effective dans le monde du travail.
Le débat sur l'égalité hommes-femmes est loin d'être clos. Après le rapport détaillé rendu public par le WEF (World Economic Forum) à propos de l'écart global des genres, il y a encore du travail à faire sur ce sujet. Et ce dont on s'aperçoit, c'est que les inégalités hommes-femmes, notamment dans le monde du travail, vont mettre du temps à se résorber même s'il y a des signaux encourageants.
Tandis que l'Islande arrive en tête de liste sur les 111 pays qui ont fourni leurs données pour cette étude, le Yémen, lui, arrive dernier de la course. Dans le top 10 du "classement général", on trouve la Finlande, la Norvège, la Suède et le Danemark, suivis de près par le Rwanda et le Nicaragua. De bons élèves qui pourraient bien mettre à bas certains clichés persistants. Quant à la France, elle, se place 16eme et connaît une belle évolution. Ce qui coince ? Des inégalités archaïques entre les hommes et les femmes qui dérangent dans certains secteurs. Pour rappel, pour mesurer l'écart des sexes, l'étude s'est basée sur les salaires, la participation au marché du travail, les emplois hautement qualifiés, l'accès à l'éducation, la représentation aux postes à responsabilités, l'espérance de vie et la proportion de femmes et d'hommes dans la population.
La France s'améliore dans la globalité
En 2013, l'Hexagone se plaçait en 45ème place sur 136 pays, en 2014, elle fait un bon impressionnant et arrive 16ème sur 142 du "classement général" selon les chiffres fournis par le WEF. Ce sont autant de motifs d'espoir. Les domaines qui font la différence en France sont ceux de la santé, de l'espérance de vie et de l'éducation. Des chiffres qui font plaisir, mais qui n'empêchent pas les inégalités hommes-femmes de persister sur de nombreux aspects dans notre pays.
L'égalité au travail en 2095
"En se fondant sur cette trajectoire, toutes choses égales par ailleurs, il faudra 81 ans dans le monde pour combler complètement ce handicap", conclut le communiqué posté sur le WEF. Comprenez qu'une certaine égalité pourrait être envisageable en 2095. La sentence sonne comme un couperet. Si quelques progrès sont à observer alors que la France, notamment, passe de la 67eme place à la 57eme si on ne prend en compte que le secteur du monde du travail, les inégalités sont tenaces. Que ce soit au niveau du salaire ou des opportunités de postes à responsabilité, l'équité est loin d'être atteinte. Klaus Schwab, fondateur et dirigeant de WEF, déclare quant à lui que cette conclusion alarmante doit être résolue au plus vite. "Le monde aurait tout intérêt à accélérer ce processus, ne serait-ce que pour des considérations économiques (...) Atteindre l'égalité entre les sexes est manifestement nécessaire pour des raisons économiques. Seules les économies qui offrent un accès complet à tous leurs talents resteront compétitives et prospéreront", peut-on lire dans le rapport. Plus facile à dire qu'à faire, l'évolution des mentalités restent un combat de tous les jours comme le prouve des sites comme Macholand.fr.
Plus de femmes dans le paysage politique
Le rapport ne fait pas état que de points négatifs. Toujours en ce qui concerne la France, le nombre de femmes dans le paysage politique augmente. L'Hexagone passe de la 45eme place à la 20eme place dans ce secteur. Les statistiques, qui se sont fondées sur la présence de femmes au Parlement, au gouvernement ainsi qu'à la tête de l'Etat, restent néanmoins basses alors que seulement 21% de femmes occupent des postes de décideurs politiques dans le monde. "Il y a désormais 26% de femmes parlementaires et 50% de femmes ministres en plus qu'il y a neuf ans", annonce le rapport. Une évolution en bonne voie, mais rien n'est encore gagné.
