
Les femmes ne sont pas les seules à souffrir de stéréotypes et autres pressions sociétales. En effet, les hommes en subissent aussi, surtout lorsqu'il s'agit du physique. Et si du côté des mannequins femmes, la diversité des corps s'affiche de plus en plus, l'évolution est plus lente du côté des hommes. Une tendance qui est pourtant en train de changer à en croire la démarche du blogueur Darnel Ghramm.
Du côté de la mode femme, les mannequins dits "plus size" font leur révolution. Un mouvement porté par des figures de proue aussi fortes que la célèbre Ashley Graham ou encore le top britannique Iskra Lawrence. Mais qu'en est-il du côté des mannequins hommes ? Car si les femmes souffrent des idéaux de beauté stéréotypés et inatteignables, il en va de même pour les hommes. Chez ces derniers, l'insurrection est plus timide et les mannequins dits "grande taille" sont beaucoup moins mis en avant. C'est pourquoi le blogueur Darnel Ghramm a décidé de lancer le mouvement "#WeAreBigAndTall".
"Que l'on soit grand, gros ou simplement en dehors des normes, nous sommes tous beaux et nous méritons d'être vus"
En écho au stéréotype de la femme "parfaite", l'homme idéal doit être mince, musclé, très souvent blanc et pose la plupart du temps torse nu. Mais il est temps de faire place à la diversité des corps masculins et ça Darnel Ghramm l'a bien compris. Il décide même de frapper fort en reproduisant la campagne de Calvin Klein avec A$AP Mob, mais cette fois avec plusieurs mannequins ou influenceurs "grande taille". Le tout shooté par le photographe Tony Trott.
Sous la bannière #WeAreBigAndTall, cet influenceur explique le but de ce projet sur son blog. "J'ai décidé de réunir plusieurs hommes d'ethnies, de tailles et de corpulences différentes et de recréer le shooting que Calvin Klein aurait dû réaliser. Nous EXISTONS et nous sommes tous différents. Que l'on soit grand, gros ou simplement en dehors des normes, nous sommes tous beaux et nous méritons d'être vus", écrit-il.
Et c'est bien face à ce manque de visibilité que Darnel Ghramm souhaite s'opposer. "Parce que nous sommes gros ou corpulents, cela ne signifie pas que nous ne sommes pas capables de faire les choses qu'un modèle de taille standard - selon l'industrie de la mode - peut faire ou que nous ne devrions pas avoir les mêmes opportunités", écrit-il encore sur son blog.
"Cela ne signifie pas que nous ne sommes pas dignes d'être représentés ou d'avoir un regard bienveillant de la part de la société ou que nous ne soyons pas équitablement représentés dans l'industrie de la mode, car devinez quoi ? Nous portons des vêtements et avons du style nous aussi ! Notre apparence, la taille, le corps ne doivent pas être considérés comme 'en dehors de la norme', pas plus du côté des normes de la société ou que de celles de l'industrie, je veux dire, qui a établi ces normes à la base ?", poursuit-il.
L'acceptation de soi en toile de fond
Une démarche ouvertement "body positive", un mot que l'on a longtemps associé à une révolte féministe mais qui n'exclue pas pour autant les hommes. D'ailleurs Darnel Ghramm l'explique lui-même, son initiative va au-delà du refus des standards de beauté. "Je ne fais pas ça pour devenir "LE standard". Je souhaite aller à l'encontre des normes de la société et de l'industrie en étant tout simplement moi et en n'entrant pas dans un moule. Je voudrais inspirer et aider les gens à s'aimer et faire de leurs rêves une réalité, qu'ils ne s'arrêtent pas aux critiques et aux refus", explique-t-il. Car c'est par une plus large représentation de la diversité des corps, mais aussi de la diversité ethnique, que passe l'acceptation de soi.
Comme les mannequins "plus size" féminins, le blogueur souhaite également voir disparaître l'étiquette de "grande taille" que l'industrie continue d'accoler à celles et ceux qui ne correspondent pas aux idéaux de beauté. "Peut-être un jour réussirons-nous à abandonner cette mention de 'plus size' pour n'être simplement que des mannequins", a-t-il déclaré.
Il n'est heureusement pas le seul à aller à contre-courant. Avant lui le mannequin Zach Miko et plus récemment l'instagrammeur Mina Gerges tenaient des discours similaires. Preuve que la révolution est en marche.
H. F-G