
Monter les marches du Festival de Cannes, voilà une mission réservée au monde du spectacle, selon le Premier ministre, qui n'a vraisemblablement pas apprécié le passage de Christiane Taubira sur la Croisette. Y-aurait-il de la tension dans l'air ?
Il n'y a pas que le monde du cinéma qui aime se retrouver à Cannes pour le Festival. Nombreuses sont les personnalités à s'y rendre, que ce soit pour s'y faire photographier ou pour des motifs plus sérieux.
C'est le cas de Manuel Valls, qui s'y est rendu ce week-end. Pas de visite officielle au programme pour le Premier ministre, qui a assisté en compagnie de sa femme, la musicienne Anne Gravoin, à un colloque sur les droits d'auteur. L'homme, amateur de musique classique mais pas que, en a profité pour s'inviter à quelques projections, dont l'une rendait hommage aux films des frères Lumière, précurseurs du cinéma moderne. Un rendez-vous faisant écho à l'exposition qui leur est actuellement consacrée au Grand Palais, à Paris.
Si l'homme politique était dans le public, il n'a pas tenu à fouler le tapis rouge devant les photographes. Une discrétion qu'il a expliqué au micro de France Culture, et qu'il justifie de par son statut.
"Je n'ai pas voulu le faire [monter les marches, ndlr], parce que je suis sensible aux symboles et puis parce que les marches, c'est pour les artistes, pour les acteurs, pas pour les responsables politiques, sauf pour la ministre de la Culture qui a un rôle différent."
Serait-ce là un tacle déguisé adressé à Christina Taubira ?
La garde des Sceaux sur la Croisette
En effet, au premier jour du Festival de Cannes 2015, la ministre de la Justice s'est rendue au Palais des festivals. Sur le tapis rouge, ce n'est pas dans une robe de gala, mais dans un ensemble sobre (top blanc à manches longues et pantalon noir) que celle que le magazine ELLE a élue femme de l'année en 2013 a monté les marches.
Si sa présence sur la Croisette a pu surprendre, elle s'explique par le film projeté ce jour-là : "La Tête Haute", d'Emmanuelle Bercot. Le long métrage suit le parcours du jeune Rod Paradot (la révélation du film), un adolescent sur la brèche, face à une juge pour enfants (Catherine Deneuve) et aux éducateurs (Benoît Magimel, entre autres).
Un film sur le système judiciaire, donc, qui légitime par conséquent la venue de la ministre. Qui aurait tout de même dû zapper le tapis rouge, selon le chef du gouvernement. Mais ça, Christina Taubira ne semble pas l'avoir entendu...