
Le buzz autour des nouveaux produits commercialisés par la boutique de l'Elysée pose un paquet de questions sur la marchandisation de la politique. Et au milieu des mugs Macron et des t-shirts "Poudre de Perlimpinpin", on s'est demandé s'il n'y aurait pas d'autres "petites phrases" bien senties qu'on se verrait porter...
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Pas de doute, la boutique de l'Elysée a géré son opération de com de main de maître. A coup de pull "Président", de tote bag "Première dame" et autres tasses à l'effigie du plus jeune chef de l'Etat sous la Ve République, le buzz a été au rendez-vous. Le succès commercial aussi : déjà plus de 350 000 euros dans les caisses, voués - dixit le site - "au financement des travaux de restauration du patrimoine culturel et historique" qu'est l'Elysée.
Si on trouve des pièces qu'on se verrait bien porter (ou offrir), on ne peut s'empêcher de s'interroger sur le merchandising qui est fait de nos institutions. Porterons-nous bientôt des t-shirts "Croquignolesque" comme on arborait un top à l'effigie de Rihanna ?
En tout cas, la mode n'a pas attendu l'Elysée pour s'emparer des politiques, détournés à la sauce cool. On pense bien entendu à Jacques Chirac, icône décalée qui aurait, en son temps, pu amasser les francs avec des tops "Mangez des pommes". Ou à Barack Obama et à sa campagne "Yes we can" qui l'a élevé au rang de star de la pop culture.

Dans un style nettement plus fleuri - et daté, disons-le - c'est avec "Poudre de Perlimpinpin" et "Croquignolesque" qu'Emmanuel Macron (à peine 40 ans, rappelons-le) s'est distingué et se donne aujourd'hui à lire sur des t-shirts fabriqués en France et vendus 55 euros pièce.
De quoi donner des idées aux autres, qui à défaut d'avoir pu accéder aux plus hautes fonctions de l'État, pourraient voir leurs petites phrases imprimées sur notre garde-robe ? À bien y regarder, la matière ne manque pas. Et si on n'est guère friands de l'idée d'enrichir leur PEL, rendons à César ce qui est à César : ils en sortent de belles, parfois.

Bruno Le Maire, à l'époque candidat à la primaire des Républicains pour les présidentielles 2017, aujourd'hui ministre de l'Économie #lemelon.

Rachida Dati, députée européenne, à Élise Lucet, rédactrice en chef de "Cash Investigation", dans les couloirs du Parlement européen en septembre 2015.

Mais qui peut bien s'imaginer pareille reconversion professionnelle ? Surprise, il s'agit de... Marine Le Pen. Moins adepte des robes à strass que l'interprète de "J'attendrai", elle a prononcé cette phrase deux mois avant les présidentielles de 2012. On attend encore l'E.P.

Une référence bien sentie à la pétanque signée... Emmanuel Macron, encore lui. Visiblement adepte de l'activité phare au camping des Flots Bleus, l'actuelle président de la République taclait ainsi ses adversaires en septembre 2016.

Une punchline signée Yves Jégo à propos de François Fillon, l'homme qui "n'oublie rien". Si vous ne savez pas qui est Yves Jégo, retenez que c'est celui qui a dit que "La vengeance, c'est comme les surgelés Picard". ll a aussi créé l'Union des démocrates et indépendants (UDI), été député UMP et secrétaire d'État chargé de l'Outre-mer sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Allez, maintenant vous pouvez aller briller au prochain afterwork au Chalet des îles.
Catherine Brezeky