On croise souvent le nom de Jameela Jamil au détour de titres d'articles et les adeptes de la série Netflix "The Good Place" - où elle campe le rôle de Tahani Al-Jamil - la connaissent déjà. L'actrice britannique fait régulièrement parler d'elle pour son engagement et une honnêteté aussi déconcertante que rafraîchissante. Une personnalité forte qui mérite bien un portrait.
Une farouche opposante à l'Empire Kardashian
Si son nom est souvent accolé à celui des Kardashian, c'est parce que Jameela Jamil s'oppose farouchement au rayonnement du clan controversé. A plusieurs reprises, l'actrice n'a pas hésité à dire ce qu'elle pensait - et de manière tout à fait franche - des agissements de ses membres, les mettant face à leurs responsabilités. Elle a ainsi pointé du doigt la manière scandaleuse dont Kim Kardashian vendait un thé détox aux bienfaits contestables ou encore Khloé Kardashian faisant étalage de clichés sexistes.
Pourtant, loin d'elle l'idée de la jouer chasse aux sorcières, Jameela Jamil a souhaité alerter sur leur influence sur un public souvent très jeune et les effets néfastes de certains propos tenus. Des remarques volontairement publiques qui, si elles n'ont pas atteint les hautes sphères des Kardashian, ont au moins été relayées dans les médias.
Une "féministe en progression"
Jameela Jamil est, comme on s'en doute avec ce premier point, une activiste. Elle milite ainsi, en interview et sur les réseaux sociaux, pour plus de représentation, d'inclusivité et de body positivisme. Et si son engagement sincère est bien identifié par les internautes, elle ne se donne pas, pour autant l'étiquette de féministe. Elle préfère ainsi dire qu'elle est une "féministe en progression". Un terme qu'elle a utilisé lors d'une interview donnée au site HelloGiggles.
"Je crois que nous n'avons pas tous toutes les réponses, et je pense qu'il y a un grand pouvoir à l'admettre, parce qu'alors on se crée un espace pour grandir, pour apprendre et pour changer. Je ne comprenais pas le féminisme ; je ne connaissais même pas le terme de 'féminisme intersectionnel', je pense que c'est parce que je me suis dit : " Eh bien, j'aime tout le monde, donc je suis une féministe intersectionnelle ". Mais mon féminisme ne visait pas spécifiquement des cultures qui n'étaient pas la mienne. Je me concentrais sur le sort des femmes métisses et, par conséquent, j'ignorais le sort des femmes noires, des femmes handicapées, des femmes sourdes, aveugles ou trans".
Des confidences très honnêtes qui prouvent le recul que l'actrice a sur elle-même, son humilité, et qui soulignent combien le mouvement féministe est riche et multiple.
Une accro aux réseaux sociaux
Quand on dit parfois que les réseaux sociaux peuvent apporter du bon, la manière dont les utilise Jameela Jamil en est le parfait exemple. Non seulement celle-ci en fait un espace de dénonciation et de discussion avec sa communauté (tout en prenant le risque d'attirer les haters), mais elle est également à l'initiative d'une démarche body positive sur Instagram. En effet, l'actrice de "The Good Place" est la créatrice du compte "I-Weigh" qui avait fait le buzz il y a quelques mois.
Elle a ainsi créé une communauté qui met en avant des anonymes (et quelques stars), les invitant à dévoiler ce qu'ils pèsent, humainement parlant ou de par leur vécu. Tout ça, bien sûr, en opposition avec le body shaming et le culte de la minceur. Une démarche éminemment positive et nécessaire à l'heure actuelle.
Elle a refusé un rôle car elle n'est pas malentendante
Jameela Jamil n'est pas de celles qui profèrent un engagement bidon ou de surface. La preuve quand récemment l'actrice a avoué avoir refusé un rôle qui aurait pu être donné à une actrice malentendante. Elle confiait ainsi à l'agence de presse anglaise Press Association : "J'ai expliqué qu'il ne semblait pas approprié d'assumer ce rôle et qu'ils devraient trouver une femme sourde et brillante pour jouer ce rôle. Je pense qu'il faut faire ces choix et ne pas être trop gourmande et faire de la place plutôt que de prendre de la place".
On le sait, cette pratique de choisir systématiquement des acteur.trice.s cisgenre pour jouer une personne transgenre ou encore un.e acteur.trice. valide pour jouer une personne handicapée devient de plus en plus irritante, surtout à l'heure où les revendications vont à une représentation plus globale de tou.te.s, refusant de laisser toujours les mêmes à l'écart.
La démarche de l'actrice de "The Good Place" a d'ailleurs été saluée par l'actrice Marlee Matlin, à ce jour seule comédienne sourde à avoir remporté un Oscar. "Au nom des acteurs·trices sourd·es et handicapé·es, MERCI de donner l'exemple de ce qui devrait se passer en matière d'authenticité dans le casting en 2019", a-t-elle ainsi tweeté.
