
À Hollywood, peu d'actrices parviennent à gérer vie professionnelle et vie personnelle sans faillir. Bryce Dallas Howard, si. Dans "Jurassic World", elle est Claire, directrice du parc où vivent des centaines de dinosaures tout droit sortis d'une éprouvette, à l'aise sur des talons aiguilles jusque dans la jungle. Rencontre.
Qu'est-ce qui vous a plu chez Claire ?
Claire est quelqu'un qui a beaucoup de responsabilités. Elle a rencontré beaucoup de gens qui, dans leur quête du profit, ont renoncé à leur propre humanité. Son histoire, c'est celle d'une personne qui retrouve son humanité et son sens éthique et trouve en elle le courage de faire ce qui est juste. C'est une histoire puissante, surtout dans le contexte du film, qui est à la fois spectaculaire et divertissant.
À cause de son métier, Claire a renoncé à toute relation, amoureuse comme amicale. Peut-on faire un parallèle avec Hollywood ?
La nature même de ce métier fait qu'on voyage beaucoup, on est free-lance, c'est difficile de faire des plans... J'ai été extrêmement chanceuse pour deux raisons. La première, c'est que mes parents sont ensemble depuis qu'ils ont 16 ans, ils ont une relation incroyable et représentent pour moi une sorte d'idéal sur tous les plans. Notre famille n'a pas connu les mauvais côtés du métier, au contraire. L'autre raison, c'est que je suis avec mon mari depuis presque 15 ans (elle en a 34, ndlr). Et faire carrière avec un mari présent à ses côtés, un véritable partenaire, c'est idyllique.
Dans "Jurassic World", vous courez en talons aiguilles. Pourquoi votre personnage ne s'en débarrasse pas à un moment donné ?
J'ai toujours été intimidée par les talons. Parfois, il y a un élément ou un objet chez un personnage qui représente son parcours, qui est une sorte de métaphore. Chez Claire, ce sont les talons. Elle est tellement chic dans son tailleur blanc au début ! Quand elle rentre dans la jungle, elle commence à transpirer, à avoir de la boue partout, mais ses talons restent intacts. Pour moi, ces talons représentent sa force, cette force féminine. C'est un détail subtil mais bien trouvé : cette femme vient d'un univers stérile et se retrouve dans la jungle, comme un animal sauvage, mais elle garde ses p**ain de talons (rires). J'ai trouvé que c'était "badass".
Vous avez peu de scènes en commun, mais avez-vous aimé travailler avec Omar Sy ?
On n'a travaillé ensemble que brièvement, mais nous avons fait des dîners, passé du temps ensemble. Je l'adore ! J'ai tellement de respect pour lui. En ce moment, il travaille avec mon père (le réalisateur Ron Howard, ndlr) sur un film. Je suis jalouse des deux : je voudrais travailler à nouveau avec Omar, mais aussi avec mon père !
Quelles différences notez-vous entre les acteurs français et américains ?
J'ai remarqué plus d'authenticité et de sincérité. Ils n'ont aucun désir d'être autre chose que ce qu'ils sont. C'est très inspirant de travailler avec eux parce qu'il n'y a pas de prétention, pas d'artifice, et en tant qu'acteur, mais aussi comme être humain, c'est un but.
Ils ont aussi une plus grande sensibilité artistique. La part d'artiste en eux est plus développée et c'est pour cette raison, à mon avis, qu'il y autant d'incroyables réalisateurs et acteurs français. On a l'impression que c'est inhérent à la culture, mais aussi une priorité. J'ai beaucoup de respect pour ça. J'aimerais savoir parler français pour pouvoir travailler ici.
Aimeriez-vous travailler avec des cinéastes français ?
Oui, beaucoup ! Le cinéma français et européen en général et celui d'Hollywood convergent et c'est une bonne chose : les films américains se nourrissent des français. Il y a plus de transparence entre les deux industries. Je me souviens avoir vu "Caché" (de Michael Haneke, avec Juliette Binoche et Daniel Auteuil, ndlr) et appelé mon agent pour lui demander de trouver une solution pour que je puisse tourner un film de la sorte, mais en anglais. J'adore aussi Jean-Pierre Jeunet et Luc Besson.
Question plus légère : quels sont vos 5 produits de beauté favoris ?
La Clarisonic a littéralement changé ma vie ! J'aime les produits Moroccanoil, notamment les huiles pour cheveux. Sur les lèvres, le baume Eight Hour Cream d'Elizabeth Arden. Récemment, je me suis fait permanenter les cils. Alors ce n'est pas un produit, mais le résultat est saisissant, ça change tout. Je ne porte pas beaucoup de maquillage au quotidien ; ce que j'aime, ce sont les manucures au gel, qui tiennent très bien.