
La boutique Stefanie Renoma, située dans le 16ème arrondissement de Paris, rend une forme d'hommage au Chelsea Hotel de New York, ce lieu de vie, de culture mais aussi de débauche des années 70.
Lorsque l'on évoque le Chelsea Hotel, c'est comme si l'on parlait d'un bâtiment au summum du hype.
Drogue, sexe et inspiration : bienvenue dans l'antre du Chelsea Hotel
Ce mythique hôtel de douze étages au style victorien gothique situé dans le quartier de Chelsea, à New York, a ouvert ses portes en 1883 et a été classé monument historique et culturel en 1977. Construit comme une coopérative d'habitations privées, il est rapidement devenu un lieu dans lequel des résidents ont posé leurs valises pour de longues périodes. Mais surtout, il a hébergé une communauté d'artistes dont nous n'avons pas idée... Jack Kerouac y a écrit son mythique "On the Road", Leonard Cohen y a composé "Chelsea Hotel #2" (repris par Lana Del Rey et qui figure dans son album "Ultraviolence"), Arthur Miller y a élu domicile pendant six années après son divorce avec Marilyn Monroe et a écrit "After the Fall".
Plus "spécial" encore : l'hôtel a été le lieu de nombreux suicides où des visiteurs et des habitants y venait spécialement pour se jeter des balcons.
"Vertige", la vision fantasmagorique du Chelsea Hôtel de Maurice Renoma
La boutique Renoma lui rend hommage via deux projets. Tout d'abord celui de Stefanie Renoma, intitulé "Tribute to Chelsea Hotel", qui est une collection et exposition capsule qui tente de témoigner de l'énergie culturelle et artistique qui régnait dans ce lieu. On y découvre des collections vintages issues des archives Renoma où les styles grunge, rock et érotique se côtoient, le tout, capturé par huit photographes.
Et puis, l'exposition "Vertige" de Maurice Renoma, le père de Stefanie. Son projet dévoile une série de photos représentant sa vision tout à fait personnelle et fantasmagorique du Chelsea Hotel lorsqu'il y a séjourné. Dans le sous-sol de la boutique (ça peut paraître un peu bizarre, mais attendez d'y aller) Maurice Renoma a reproduit l'atmosphère qui régnait au Chelsea Hotel grâce notamment à une mise en scène signée Maurice Renoma/Adelap. Tout est sombre, la lumière peu existante. Seules quelques ampoules illuminent le lieu. Quelques films en noir et blanc, dont l'image sursaute, éclaire notre chemin. L'ambiance y est à la fois dérangeante, un peu flippante mais en même temps absolument fascinante : nous sommes dans les tréfonds du Chelsea Hotel. Les clichés de Maurice Renoma, qu'il a réussi à réaliser alors que le lieu était interdit au public, témoignent de l'atmosphère si particulière de ce lieu pas du tout comme les autres. Le temps d'une visite, nous aussi avons été des résidents temporaires du Chelsea Hotel.
"Vertige" de Maurice Renoma et "Tribute to Chelsea Hotel" de Stefanie Renoma, à la boutique Renoma jusqu'au 25 juillet 2015. 129 bis, rue de la Pompe, 75116 Paris.
Jennifer Delattre