Dans "Les Chirac, les secrets du clan" aux éditions Robert Laffon, Béatrice Laffon, grand reporter au Monde, révèle la part d'ombre d'une dynastie à part. Et celle qui a suivi le couple pendant des années n'est pas tendre avec Bernadette Chirac.
"Quand je me suis mariée, j'avais trois objectifs. Un homme riche. Raté. Du même niveau social. Raté (...). Un homme fidèle. Encore raté." Difficile d'imaginer l'ancienne Première dame à la mise en pli stoïque, marraine des Pièces Jaunes, se laisser aller à de telles indiscrétions.
Pourtant, le livre de Béatrice Gurrey, grand reporter au Monde, en est plein. Dans "Les Chirac, les secrets du clan", paru aux éditions Robert Laffon, c'est la part d'ombre de cette famille qui se révèle. La journaliste, qui les a longtemps observés de près, dresse un portrait au vitriol de celle qui partage la vie de l'ancien président depuis leur mariage, le 16 mars 1956.
"Bernadette peut être extrêmement glaciale", glisse-t-elle au micro d'Yves Calvi sur RTL. Ce n'est une révélation pour personne. Depuis son départ à la retraite, Jacques Chirac jouit d'une grande popularité. Son épouse, elle, semble moins appréciée, malgré ses engagements associatifs.
"La plupart des amis de Chirac n'aiment pas sa femme. C'est presque à cela qu'ils se reconnaissent", écrit Béatrice Gurrey. Pour la journaliste, le parcours de Bernadette Chirac, née Chodron de Courcel, c'est celui "d'une femme timide qui a surpassé tout ça et est devenue une femme politique".
"Elle pense qu'elle a fait la carrière de son mari"
C'est d'ailleurs le seul exemple en date d'une compagne ayant mené une carrière politique. "Il est en retraite, je vous signale. Il n'en fait plus. Tandis que moi, je suis conseillère générale de Corrèze", répond l'ancienne Première dame quand on l'interroge sur l'opinion politique de son mari. "Elle pense qu'elle a fait la carrière de son mari", souligne la journaliste du Monde.
Depuis la fin du second mandat présidentiel de son époux, le rapport de force a basculé entre les deux anciens élèves de Sciences Po. Souvent seule aux dîners mondains, elle explique que Jacques Chirac, pendant ce temps-là, "garde le chien".
Et la femme, maintes fois trompée, n'hésite plus à montrer les crocs. Comme en 2012, où elle a affiché publiquement son soutien à Nicolas Sarkozy, tandis que son époux s'est lui déclaré pro-Hollande. Son ancienne règle qui consistait à "ne contrer son mari qu'en privé, jamais à table" ne tient plus aujourd'hui.
"Je vous préviens, je suis un requin !" a-t-elle lancé à Béatrice Gurrey en 2003. On ne saurait en douter.
