
A l'heure où le terme body positive est utilisé à tord et à travers, on pourrait penser que l'ère est au changement des mentalités, surtout du côté de la mode. La chanteuse Bebe Rexha nous détrompe dans un post Instagram où elle a souhaité dénoncer les créateurs qui ont refusé, encore récemment, de l'habiller en la jugeant "trop grosse", alors qu'elle fait un 40. Un coup de gueule bien senti et qui remet en cause, une nouvelle fois, l'industrie de la mode.
La chanteuse américaine Bebe Rexha a pris la parole sur Instagram pour dénoncer un body shaming encore bien présent du côté des créateurs de mode. Dans une courte vidéo postée sur le réseau social, l'interprète de "I'm a mess" rend compte d'une réalité qui est la difficulté de trouver un.e créa.teur.trice prêt.e à vous habiller quand vous faites plus d'une taille 38. Une réalité aberrante, mais encore vraie en 2019, qui fait l'effet d'une douche froide.
Alors que Bebe Rexha était toute à sa joie d'être nommée à la cérémonie des Grammy Awards 2019, dans les catégories "révélation de l'année" et "meilleure performance country duo/groupe", ses équipes se sont mis en quête de la robe qu'elle porterait pour l'événement. C'est là que tout bascule, comme elle l'a confié dans la vidéo postée sur Instagram. La chanteuse de 29 ans a alors raconté que de nombreux créateurs avaient refusé de l'habiller la jugeant "trop grosse".
Ne mâchant pas ses mots, elle déclare : "Si vous pensez qu'une taille 40 c'est trop gros, je ne sais pas quoi dire, je ne veux pas porter vos p***** de robes. Ça veut dire que vous pensez que toutes les femmes à travers le monde qui font du 40 et plus ne sont pas belles et ne peuvent pas porter vos robes !". Bebe Rexha peut pourtant difficilement ne pas être considérée comme ne rentrant pas dans la sempiternelle "norme" et les standards de beauté imposés depuis si longtemps.
Elle ajoute en légende : "Si vous n'aimez pas mon style ou ma musique, c'est une chose. Mais ne dites pas que vous ne pouvez pas habiller quelqu'un qui n'a pas la taille mannequin. Donnez aux femmes les moyens d'aimer leur corps au lieu de faire en sorte que les filles et les femmes se sentent mal dans leur peau. Nous sommes beaux quelle que soit la taille ! Petit ou grand ! Et mon cul et ma taille 40 vont toujours aux Grammy".
You go girl !

Et le body positivisme dans tout ça ?
A la lueur de son témoignage, les avancées qui semblaient s'opérer du côté de l'industrie de la mode apparaissent plus que jamais comme hypocrites. Difficile de ne pas s'interroger sur la véracité de l'engagement des marques. Bien sûr, les campagnes body positive qui fleurissent depuis quelques années font certes du bien, mais le tournant semble compliqué à prendre pour certains, surtout dans les hautes sphères de la mode.
Certes, le body positivisme fait avancer les choses, il est pourtant difficile d'ignorer la stratégie qui se cache derrière cette démarche ainsi que les enjeux marketing, le terme "body positive" flirtant dangereusement avec tendance. On le voit bien lorsque Kim Kardashian s'en empare pour vendre ses fragrances. Il s'agirait d'être encore et toujours vigilant concernant ces pseudos avancés et de débusquer les marques qui affichent un engagement qui, si on gratte la surface, se révèle bidon.
Le post de Bebe Rexha a fait vivement réagir sur les réseaux sociaux, que ce soit du côté des internautes que de certaines griffes de mode. De nombreux créateurs auraient ainsi répondu à l'appel tels que August Getty, Stella Nolasco ou encore Elizabeth Kennedy, proposant à la chanteuse de lui faire une "robe sur mesure". Impossible de ne pas penser que certains pensent bien profiter de ce buzz. Conclusion : restons lucides et observateurs.